BrèvesVie de l'école

l’ENSM lance sa Navirothèque

Lorsque nous avons rencontré Fréderic Dupont, l’ingénieur pédagogique de l’ENSM qui nous avait présenté le Pédagolab, il revenait d’une session de prise de vue de 70 photos 360° sur un ROPAX de DFDS dans le cadre du projet Navirothèque. 

ONDE le pédagolab de l’ENSM © Jeune Marine DR

Ce projet, commencé il y a 7 ans, par Fréderic Dhieux et Fréderic Dupont, s’inscrit dans le programme pédagogique “ONDE” financé à hauteur de 150 000€ par la Région Normandie. Il a pour but de mettre à disposition au corps enseignant de l’ENSM, plusieurs navires, entièrement visitables numériquement à des fins pédagogiques. 

“Lors d’un cours, si un élève pose une question sur un équipement du bord, l’enseignant ouvre la navirothèque pour présenter directement en détail la réponse, avec des supports visuels inscrits dans l’environnement du navire” nous explique Frédéric Dupont. Une plateforme interactive, qui d’un simple clic sur un objet, affichera des modules et supports pédagogiques qui viendront décrire et apporter des informations.

Le projet navirothèque utilise le logiciel VIS-On, produit de la société SBS Interactive, experte en réalité virtuelle. Collaborant déjà avec Naval Group, les Chantiers de l’Atlantique, la Direction Générale de l’Armement ou encore EDF. L’entreprise développant depuis 15 ans des logiciels et des solutions numériques, offre à l’ENSM un outil immersif qui révolutionnera l’enseignement. Cette solution permettra aux primo-embarquants de se familiariser à distance avec leurs futurs navires. Les étudiants confirmés quant à eux, auront des modules complets à disposition pour renforcer leurs connaissances.

Capture d’écran du portail Vis-On, ici à bord d’un remorqueur de la compagnie Boluda. On notera les différents points d’intérêts et d’observation sur le mini-plan en bas à gauche.

Des Jumeaux Numériques

Des “parcours pédagogiques” seront créés par les enseignants et ainsi, un navire aura plusieurs jumeaux numériques. Le principe est de mettre à disposition une bibliothèque de navires dont chacun aura ses propres points d’intérêt. Les enseignants seront responsables d’agrémenter leurs périmètres de compétences. Il y aura un navire dédié à l’apprentissage de l’électricité, de l’hydraulique, de la sécurité, etc. “Cela évite qu’un seul navire se voit surchargé d’icônes. Étant un concentré de technologies, il est apparu primordial de générer différents clones pour différents usages” nous précise Fréderic Dupont.

Les usages de la navirothèque sont multiples, aussi bien pour les unités d’enseignements machine, que sciences nautiques.

“Nous échangeons régulièrement avec les services juridiques des compagnies pour respecter les choix de divulgations des compagnies concernant certains points sensibles de leurs navires. Soixante-quinze pourcents des espaces seront visibles” nous confie Frédéric Dupont. Le caractère confidentiel et l’importance croissante de la cybersécurité, rend prudent les collaborateurs de ce projet à rendre plus accessible le projet.

La salle des machines, permettra aux professeurs de mécanique navale, d’électricité, d’enseigner leurs domaines respectifs grâce aux jumeaux numériques.

Plusieurs compagnies ont d’ores et déjà contribué à fournir des supports qui ont permis de récréer un remorqueur et maintenant un ropax. C’est donc grâce à Boluda et DFDS que l’ENSM dispose d’une vaste bibliothèque d’images. Les photographies permettront de visiter, la passerelle, la salle des machines, les cales, les locaux techniques, les emménagements, les plages de manœuvres. Socatra est le prochain contributeur, fournissant à l’équipe de projet un navire pétrolier.

Les navires seront entièrement visitables, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur (ici en plage de manœuvre arrière).

L’ENSM envisage une disponibilité pour début 2024. Il faut compter environ 7 semaines entre les prises de vues et la disponibilité numérique du navire. Pour le moment et pour des raisons de confidentialité, la navirothèque est réservée à un usage scolaire en salle de classe, mais il est potentiellement envisageable d’espérer une utilisation personnelle uniquement dans un espace documentaire des 4 sites de l’ENSM. Les armateurs, ne souhaitent pas pour l’instant une diffusion grand public de cette révolution numérique. On espère tout de même qu’un navire retiré du service par exemple, sera disponible pour les étudiants directement chez eux.

Avec ce projet, l’ENSM entrera indéniablement dans l’ère de la pédagogie moderne. Bien que cela soit l’une des plus vieilles écoles de France, l’hydro ne compte pas manquer la révolution numérique, et ça pour la réussite de ses étudiants.

 

Nicolas VILLAUME

CORSICA linea recrute... DES OFFICIERS PONT & MACHINE CORSICA linea recrute... DES OFFICIERS PONT & MACHINE

Nos abonnés lisent aussi...

Bouton retour en haut de la page