Brèves

Un cargo s’échoue en Corse

Le vraquier Rhodanus, long de 90 mètres, avec à son bord 7 membres d’équipage et 2650 tonnes de bobines d’acier, s’est échoué en Corse, en plein cœur de la réserve naturelle de Bonifacio.

Parti de Tarente (Italie) pour Port-Saint-Louis-du-Rhône où il devait arriver lundi, ce navire sous pavillon Antigua-et-Barbuda a terminé sa course dans la nuit de samedi 12 à dimanche 13 octobre, à proximité de la très touristique plage de Cala Longa.

#Rhodanus Hélitreuillage par un Caïman Marine de l'équipe d'évaluation et d'intervention et survol du Falcon 50 de la @MarineNationale : pas de pollution détectée, investigation approfondie en cours. #CROSSMED Photos : Marine nationale
#Rhodanus Hélitreuillage par un Caïman Marine de l’équipe d’évaluation et d’intervention et survol du Falcon 50 de la @MarineNationale : pas de pollution détectée, investigation approfondie en cours. #CROSSMED
Photos : Marine nationale
#Rhodanus Hélitreuillage par un Caïman Marine de l'équipe d'évaluation et d'intervention et survol du Falcon 50 de la @MarineNationale : pas de pollution détectée, investigation approfondie en cours. #CROSSMED Photos : Marine nationale
#Rhodanus Hélitreuillage par un Caïman Marine de l’équipe d’évaluation et d’intervention et survol du Falcon 50 de la @MarineNationale : pas de pollution détectée, investigation approfondie en cours. #CROSSMED
Photos : Marine nationale

 

La préfecture maritime de Méditerranée a expliqué dans un communiqué de presse que durant près de 50 minutes, les autorités françaises et italiennes ont tenté, en vain, de contacter le navire qui n’a pas viré à temps pour traverser les Bouches de Bonifacio :

Le Rhodanus sera passé passé à 150 mètres au Nord-Est de l’écueil de Perduto à 02:45 puis à 400 mètres au Sud-Ouest de l’île de Parroggia à 02:57, frôlant des hauts-fonds à de nombreuses reprises, avant d’atteindre, miraculeusement, la Corse, à 03:05.

Trajectoire du Rhodanus – © Shipmania
Trajectoire du Rhodanus – © Shipmania

Un patrouilleur français et un italien, une vedette de la SNSM, la navire hyrographique de la Marine Nationale Lapérouse, ainsi que le remorqueur du port d’Ajaccio ont été dépêchés sur place. Aucune pollution n’a été détectée depuis l’échouement du navire. Néanmoins, par mesure de précaution, l’Abeille Flandre et le Jason, basés à Toulon, se trouvent également sur zone parés à intervenir si besoin.

Dans la matinée, une équipe de gendarmes maritimes a été hélitreuillée à bord pour commencer l’enquête judiciaire, sous l’égide du procureur de Marseille, tandis que la navigation est interdite dans un rayon d’un kilomètre autour du navire.

Les réactions politiques ont été immédiates. Jean-Guy Talamoni, président indépendantiste de l’Assemblée de Corse, a déclaré qu’ « après la collision au large du Cap Corse en 2018 et l’alerte de cette nuit, nous devrons prendre les mesures utiles afin d’éviter tout risque à venir de pollution de la mer Méditerranée et de nos côtes » parmi lesquelles « le durcissement des sanctions contre les armateurs et l’installation de moyens de remorquage et de protection en Corse », une demande déjà formulée par l’exécutif corse après la collision l’année dernière entre le ferry tunisien Ulysse et le porte-conteneurs VirginiaJean-Charles Orsucci, maire LREM de Bonifacio, va plus loin et parle d’interdire les bateaux dans les Bouches de Bonifacio, souhaite s’assurer qu’il n’y ait plus de « rafiots » autours de la Corse et évoque même la mise en place du pilotage hauturier dans le Canal de Corse, un DST créé en 2016 suite à l’échouement du Costa Concordia, entre le Cap Corse et l’archipel toscan, avec un trafic annuel de 20.000 navires environ.

Un accident évité de justesse en 2010 

En février 2010, ce même navire, qui battait alors pavillon hollandais, était passé à deux doigts de s’échouer sur l’île italienne de Razzoli, au Sud-Est des Bouches de Bonifacio. Les autorités avaient, dans ce cas aussi, tenté de joindre le navire en vain, durant 20 minutes, avant que celui-ci change brutalement de direction, 500 mètres avant qu’il ne soit trop tard.

L’enquête qui avait suivi a révélée que le personnel de quart dormait au moment des faits, et que les temps de repos, à la passerelle et à la machine, n’étaient pas respectés.

© AFP / P. Pochard-Casabianca
© AFP / P. Pochard-Casabianca

 

 Les Bouches de Bonifacio, une zone sensible

  • Depuis 1993, les navires français et italiens transportant des matières dangereuses ne sont pas autorisés à traverser les Bouches de Bonifacio.
  • Depuis 2011, cette zone est classée par l’OMI comme étant une des 17 « zones maritimes particulièrement vulnérables ».
  • Enfin, en 2014, le pilotage hauturier recommandé, assuré par la station de Corse-du-Sud et les stations italiennes de Porto-Torres et Olbia, a été mis en place.
  • En plus de leurs particularités géographiques, les Bouches de Bonifacio sont connues pour être dangereuses d’un point de vue météorologique, avec des vents et des courants imprévisibles et particulièrement violents (le vent y souffle 300 jours par an, avec rafales pouvant parfois dépasser les 200kmh).

Entre 3000 et 4500 navires passent les Bouches de Bonifacio tous les ans.

Quelques accidents célèbres :

  • 1855 : la frégate française Sémillante heurte un récif. Aucune des 773 personnes à bord n’a survécue, seuls 210 corps furent retrouvés et 2 uniquement purent être identifiés.
  • 01/01/1994 : le ferry de la SNCM Monte Stello s’échoue sur une île à la suite d’un problème de radar avec 85 personnes à bord.
  •  1996 : le vraquier Fenès coule avec 2700 tonnes de céréales à son bord.
  • 2009 : le super-yacht Nine Moon heurte un récif et s’échoue volontairement pour ne pas couler. 2 morts.
  • 2019 : le yacht du rappeur Maitre Gims prend feu à Cala Longa, engendrant une pollution importante dans la réserve naturelle et l’intervention de plusieurs navires de la marine nationale…

 

 

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