Révolue l’époque où les ventes de marine fleurissaient chaque été dans les cités portuaires, du Havre à Brest, de Vannes à Biarritz ou de Marseille à Nice. Les amateurs d’objets de marine se doivent dorénavant de rechercher dans les catalogues de ventes aux enchères de « Mobilier & objets d’art » les tableaux ou objets de marine, qui à eux seuls méritaient auparavant des ventes dédiées. La pandémie n’a certainement pas facilité les transactions au marteau, même si la plupart des commissaires-priseurs ont généralisé le système de vente en « live », l’acheteur n’ayant plus à se déplacer sur les lieux de la vente. Calé dans son fauteuil, les yeux rivés à son écran d’ordinateur, la main sur la souris, prête à cliquer pour enchérir sur le net, tel est le profil du nouvel enchérisseur. Adieu l’ambiance surchauffée des ventes, sur fond sonore de chants de marins…
Des recherches effectuées pour les adjudications de ces derniers mois, la palme des enchères revient au peintre Marin-Marie pour une très grande huile sur toile (124 x 296 cm), dispersée à Brest le 6/07 par l’étude Adjug’art OVV. En provenance d’une collection privée bretonne, cette immense toile représentait Un trois-mâts barque français portant secours à un clipper anglais, sur mer formée. Le trois-mâts barque de ce tableau pourrait être la Reine Blanche construite en 1896 aux chantiers Laporte à Grand-Quevilly. Estimée entre 100 et 120.000€, le marteau retombait sur l’enchère de 105.000€, soit un chèque de 130.200€ pour couvrir les frais d’adjudication : une belle performance !
De cette même vente, nous avons retenu la dispersion de quelques lots relatifs à la marine :
- 1600€, un canoë des années 1920, de type canadien en chêne et bois « indigène », à fond latté (Long. 448 cm. Larg. 93 cm).
- 1350€, un important diorama (vitrine : L.140 ; l.45 ; H.74) représentant le cuirassé trois-mâts et vapeur BAYARD, de l’amiral Courbet. Matières utilisées : bois, métal, os, mastic.
- 120€, un compas en laiton (H.36), signé ESDAILE & Sons, Sydney. XXème. PHOTO « BREST COMPAS »
- 70€, une belle médaille en argent datée de 1892, gravée par F.Vernon « Union des Yachts français», pesant 150 grammes (Ø.6,7 cm).
Le 19/07 à Fontainebleau, l’étude Osenat, dans une vente intitulée L’esprit du XIXème siècle, dispersait des tableaux de Charles Kuwasseg (1833-1904), estimés chacun entre 2 et 3000€. Le premier, une toile (55 x 100) représentant une Scène de port animé, recueillait 6875€, malgré deux accrocs et un cadre accidenté. Le second, même format, culminait à 10.000€ pour un Bord de côte normande. Un tableau (152 x 91) de Chéri François Dubreuil (1828-1880), daté de 1869, était emporté moyennant 4250€, pour un portrait de Vaisseaux sur mer formée dans la baie de la Table. Une petite marine de Voiliers au clair de lune (22,5 x 16) du peintre C.Biot (XIXème) s’échangeait contre 375€.
Récemment, le 13/10, l’étude nantaise Couton-Veyrac-Jamault dispersait des tableaux de marine, la plupart de petite facture. Nous y avons cependant enregistré quelques enchères comprises entre 2000 et 2500€ sur des œuvres de Gilbert Pajot (1902-1956). 2500€ récompensaient une gouache aquarellée (45 x 58) représentant Un cotre-pilote du Havre allant servir le trois-mâts VERS LE DESTIN.
Belle affaire pour l’acquéreur d’une paire de ravissantes petites huiles (14,5 x 10) faisant pendant, du peintre Lignot (XIXème/XXème), acquise pour seulement 280€.
N’hésitez pas à enchérir en ligne, les affaires sont au rendez-vous ! Une vente en ligne organisée par Me Le Calvez et Associés (Auvers-sur-Oise), terminée le 3/09, a permis d’emporter pour 155€ une importante maquette (80 x 81) du trois-mâts barque HMS VICTORY de l’amiral Nelson ou une autre grande maquette (96 x 120) d’un voilier de course du type Requin, moyennant 125€ !!!
Vous avez jusqu’au 5 novembre pour enchérir sur la vente en ligne (rendez-vous sur Drouot digital et cherchez la vente BRS du 5/11 ou cliquez ici) organisée par Ader Entreprises & Patrimoine qui disperse une grande partie du patrimoine maritime de la société BRS (Barry Rogliano Salles) : cette dernière déménage de son hôtel particulier de Neuilly pour s’implanter à La Défense, afin d’être plus proche de ses clients. Le catalogue de la vente est particulièrement riche : affiches, tableaux, maquettes, objets et mobilier de bureau. Les maquettes de chantier sont remarquables et des enchères à quatre chiffres sont déjà déposées. A suivre !
Jacques MEVEL
