Vrac sec

Actualité du vrac sec N°274

Un handysize propulsé par des granulés de bois pour le marché japonais

Le chantier japonais Tsuneishi Shipbuilding, NYK Line, NYK Bulk & Projects Carriers et l’énergéticien britannique Drax Group ont signé un protocole d’accord pour un transporteur de granulés de bois alimenté avec ces granulés. La demande de pellets au Japon est en augmentation, les cargaisons sont en provenance principalement du Canada et des Etats-Unis, pays où Drax a des installations.

Un gazogène brûlera la biomasse à haute température et utilisera les gaz générés pour la propulsion et l’alimentation électrique du navire avec une réduction des émissions de carbone pouvant atteindre jusqu’à 22 % par rapport aux combustibles fossiles, ont indiqué les partenaires.

C’est, pour eux, une réponse aux difficultés rencontrées dans la décarbonation des navires de petites tailles au vu notamment de l’espace nécessaire pour intégrer des réservoirs de carburants alternatifs comme l’ammoniaque. 

La construction est prévue pour 2029.

Cette décision fait partie des plans de Drax pour réduire les émissions de sa chaîne d’approvisionnement et atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 qui l’ont aussi conduite à s’associer à un projet de navires équipés d’une voile Wind Challenger.[Sources : Tsuneishi + diverses]

Le projet d’handysize aux granulés de bois. © Tsuneishi

La Compagnie égyptienne National Navigation Company (N.N.C) investit

National Navigation Company (N.N.C), compagnie égyptienne de navigation créée en 1981, est active sur le marché des navires neufs et d’occasion. Elle vient d’acheter le Gia Ambition un Panamax de 85.000 tonnes de port en lourd construit en Chine en 2022 pour un montant estimé à 39 Millions de US Dollars.

Elle avait déjà commandé en avril deux Kamasarmax (82.000 tpl) auprès du chantier chinois Jiangsu Hantong Ship Heavy Industry, après avoir entré en flotte le Wadi Alarish, du même type, livré par le même chantier en janvier.

Avec l’arrivée du Gia Ambition, la flotte de la compagnie se compose de 15 vraquiers (supramax et panamax) et d’un porte-conteneurs. National Navigation Company ambitionne d’avoir plus de 30 navires d’ici 2030, avec une flotte rajeunie et en se diversifiant dans le transport pétrolier. [Sources : diverses]

Wadi Alarish – IMO 9952672, 229 x 32 m pour 82.000 tonnes de port en lourd, construit 2023, pavillon égyptien. © National Navigation Company

BNS Dongshan pour Baowu

BAO-NYK Shipping Company Limited, propriété conjointe de Baowu Resources Holdings, filiale de China Baowu Steel Group Corporation Limited, et du Japonais Nippon Yusen Kabushiki Kaisha (NYK Line) a officiellement pris livraison de son premier vraquier Capesize le 31 mai. Le BNS Dongshan (IMO 9446568, port en lourd 181.572 tonnes pour 292 m x 45, construit en 2011, pavillon Panama) est l’ancien FRONTIER MIRAGE.

Le navire opère actuellement des chargements entre l’Australie et la Chine ; à l’avenir, l’armateur indique qu’il transportera les cargaisons de minerai de fer du gisement de Simandou en Guinée.

Les analystes de Clarksons Securities ont récemment pointé que la montée en puissance du projet de minerai de fer de Simandou, avec une production annuelle prévue de 110 millions de tonnes, augmenterait le besoin de vraquiers Capesize, notamment du fait des délais au chargement causés par les opérations de transbordement. Plusieurs armateurs de Capesize ont souligné les perspectives du projet Simandou dans leurs rapports financiers du premier trimestre.

China Baowu Steel Group est la première entreprise sidérurgique au monde. Elle a levé en début d’année 10 Milliards de Yuan (1,4 Milliards de US Dollars) grâce à un emprunt obligataire à taux fixe. Au moins 70 % des capitaux levés seront utilisés pour les blocs nord du projet Simandou. [Sources : diverses]

Le BNS Dongshan. © Baowu

Chargements record de bauxite en Guinée

Selon des données fournies par BRS, les importations chinoises de bauxite ont fortement progressé en avril avec, sur les 14,2 millions de tonnes, 10,5 en provenance de Guinée, qui était en 2023 le deuxième producteur au monde de ce minerai derrière l’Australie.

Depuis le début de l’année, ce sont 36 millions de tonnes de bauxite qui ont été chargées depuis la Guinée ; ces chargements, effectués principalement sur des capesizes, impactent l’économie de ce secteur du vrac avec, en tonne jour, un volume excédant celui de la route historique Brésil-Chine.

Les chargements en Guinée s’effectuent à Port Kamsar et aux mouillages de Cap Verga (Bel Air) et Boffa. [Sources : BRS + diverses]

Chargement au port de Kamsar. © Compagnie des bauxites de Guinée

 Navibulgar renouvelle sa flotte

Navigation Maritime Bulgare (Navibulgar) continue de développer sa flotte de vraquiers avec le lancement le 30 mai 2024 du Trapezitza au chantier chinois de Jiangsu New Yangzi Shipbuilding Co. Ltd. C’est le troisième vraquier de 45.000 tonnes de port en lourd depuis le début de l’année 2024, après le Rodina et le Bulgaria, pour cet armateur.

La compagnie, dont la flotte est composée d’une trentaine de navires de 22 à 45.000 tonnes de port en lourd, a également en livraison une série de douze vraquiers de 32.150 tonnes, construits au chantier Jiangsu Yangzi Xinfu Shipbuilding Co. Ltd. [Sources : Navibulgar et diverses]

Trapezitza – IMO 9968499, port en lourd 45.189 tonnes, 190 x 31,84 m, pavillon Malte, 2024. © Navibulgar

Le port de Rio Grande au Brésil affecté par les inondations

Les inondations qui ont frappé le sud du Brésil fin avril début mai entraînant la mort d’une centaine de personnes et le déplacement de centaines de milliers d’habitants ont affecté à partir du 7 mai le port de Rio Grande. C’est le quatrième du pays pour les exportations de soja, avec 10,4 millions de tonnes en 2023 et 3,6 millions de tonnes de farine de soja. C’est le troisième port pour les importations d’engrais.

Malgré l’élévation importante du niveau de l’eau dans la lagune Laguna dos Patos, l’autorité portuaire a indiqué que le port a continué de fonctionner, les terminaux n’ayant pas été affectés. Des informations discordantes ont été données par des opérateurs comme Bunge qui a stoppé pendant plusieurs jours ses installations de broyage de soja et son terminal portuaire de Rio Grande. Mi-juin, le port était toujours affecté, le tirant maximum était réduit à 11.90 m contre 13,80 m en temps ordinaire, du fait des débris et sédiments accumulés par l’inondation.

Les intempéries ont aussi causé des retards dans la récolte du soja et du maïs dans l’Etat de Rio Grande do Sul et une perte de quelques millions de tonnes pour le soja. La récolte globale brésilienne devrait cependant s’approcher du record de 2023 (155 millions de tonnes). [Sources : Reuters et divers]

Le port de Rio Grande. © Conexo

1000 navires en plus dans la flotte de commerce indienne d’ici 10 ans

Alors que la privatisation de Shipping Corporation of India Ltd (SCI), armant notamment quinze vraquiers, n’est toujours pas finalisée (voir JM 268), l’Inde annonce son intention d’augmenter sa flotte de commerce d’au moins mille navires dans la prochaine décennie au travers d’une nouvelle compagnie pour tirer plus de profits de l’essor de son commerce. L’Inde importe notamment 25 millions de tonnes de charbon et 7 millions de tonnes d’engrais par an.

La nouvelle société, qui n’a pas encore été nommée, sera détenue conjointement par des sociétés publiques des secteurs du pétrole, du gaz et des engrais, ce qui lui fournira des affaires, aux côtés de la société publique Shipping Corp of India (SCI.NS) et des sociétés étrangères.

Elle sera basée à GIFT IFSC, un centre financier situé dans l’État du Gujarat, qui vise à concurrencer des pôles tels que Singapour en offrant des incitations fiscales et un environnement réglementaire favorable.

Les experts des sociétés publiques doutent cependant de l’opportunité du projet. Par exemple, interrogé par la presse indienne, T.V. Shanbag, ancien responsable de l’affrêtement au ministère des Transports de 1995 à 2005, qui, rappelant les conditions contractuelles d’achat – vente de matières premières et l’organisation du transport de vrac, s’interroge sur l’organisation qui pourra être mise en place. [Sources : Reuters et diverses]

Déchargement de charbon à Mundra. © Adani Group

Mitsui O.S.K. Lines Ltd. mise sur la propulsion vélique

TOKYO-Mitsui O.S.K. Lines Ltd. (MOL) a annoncé que l’installation de la voile Wind Challenger sur le Shofu Maru (IMO: 9919395, port en lourd : 100.422 t, 235 m x 43 m, pavillon japonais) qui a déjà effectué six voyages aller-retour permettait de réduire la consommation quotidienne de carburant jusqu’à 17 % avec une moyenne de 5 à 8 % sur un voyage complet. Deux autres navires dotés de ce dispositif vont prochainement être intégrés à la flotte, un Ultramax de 64.000 tonnes de port en lourd prévu être livré en juin 2024, et un Panamax de 89,999 tonnes de port en lourd rétrofité en 2025. 

Dans le cadre d’un partenariat avec le Brésilien Vale un capesize, le Camelia Dream (IMO 9568017, port en lourd 207.317 tonnes, 299 x 50 m, construit en 2014, pavillon : Japon) va être équipé courant 2024 de deux rotors de 35 mètres repliables, de la technologie développée par la société finlandaise Norsepower Oy Ltd.

M.Takeshi Hashimoto, le PDG de MOL, a, d’autre part, dévoilé le 27 mai l’intention de sa compagnie d’installer des systèmes de propulsion vélique sur sept vraquiers neufs et navires polyvalents, qui seront exploités par MOL Drybulk.

Six de ces navires seront dotés de voile Wind Challenger, trois vraquiers Handysize de 42.000 tonnes de port en lourd et trois vraquiers Handymax de 58.000 tonnes de port en lourd. Un navire polyvalent neuf de 17.500 tonnes de port en lourd sera doté de deux Ventfoils (système qui utilise la poussée générée par le vent pour la propulsion au moyen de voiles en forme d’aile d’avion) fabriqués par EconoWind B.V. Certains des six vraquiers mentionnés ci-dessus pourront, en complément des voiles Wind Challenger, être dotés aussi de ventfoils, ce qui permettrait de réduire les émissions de carburant et de GES d’environ 15 à 28 % par an en moyenne.

Ce seront donc, à terme, onze navires de la flotte de l’armateur japonais qui seront dotés de propulsion vélique. [Sources : MOL et diverses]

Le Shofu Maru. © MOL

Qui est l’armateur du Tutor ?

Le Tutor (IMO 9942627, port en lourd 82.357 tonnes, construit en 2022, pavillon Libéria) est le second vraquier perte totale après une attaque des Houthis, revendiquant leur soutien à Gaza contre Israël, l’attaque a causé la mort d’un marin. L’armateur – manager du navire est la société Evalend Shipping basée à Athènes, avec à sa tête le milliardaire Kriton Lendoudis, active dans les vracs secs et liquides. La société a aussi investi en 2023 plus de 500 millions dans les LNG, elle aurait en commande également 12 tankers, 4 vraquiers et 9 transporteurs de LPG.

Il avait été dit, au début des attaques, que des intérêts proches d’Israël étaient ciblés. Ce ne semble pas être le cas pour le Tutor.

Evalend Shipping apparaît par contre comme manager commercial et armateur bénéficiaire du pétrolier Hari (IMO 9197909), impliqué dans des chargements de brut vénézuélien sous embargo américain en 2020, avant d’être transféré à une ‘’one ship company’’ Sali Shipping Ltd, basée à Chypre.

L’association IFMAT, traquant les soutiens au régime iranien, indique que des vraquiers de la société, les Captain Adams (IMO 9737618), Interceptor (IMO 9835965), Villa Deste (IMO 9835941) font régulièrement escale à Bandar Abbas. Des pétroliers propriété d’Evalend Shipping sont également impliqués dans des chargements de cargaison iranienne. [Sources : Reuters, Lloyd’s List et diverses]

Le Tutor en train de couler. © Etat-Major des Armées via AP

 Du maïs argentin pour la Chine

L’Argentine est sur le point de commencer des exportations vers la Chine à partir de juillet, a déclaré la Chambre argentine d’exportations de céréales (CIARA-CEC).

C’était une nouvelle très attendue côté argentin. Les deux pays avaient conclu un premier accord l’année dernière pour ouvrir les exportations de maïs vers la Chine, aucun chargement n’avait cependant été effectué vers les ports chinois depuis la signature de l’accord. Le gouvernement argentin a déclaré que la Chine avait notamment autorisé l’importation de deux variétés de maïs OGM cultivées dans le pays. La question des variétés OGM avait bloqué l’accès des Argentins au marché chinois il y a une dizaine d’année.

La Chine a importé en 2023 un total de 27 Millions de tonnes de maïs dont 10 Millions en provenance du Brésil, son principal fournisseur. La récolte argentine de maïs est estimée à 47,5 millions de tonnes pour cette année alors que celle de 2023, affectée par des conditions climatiques catastrophiques, n’avait atteint que 34 Millions de tonnes. [Sources : Reuters]

Chargement en Argentine. © Antares Shipping

 

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