La cybersécurité fut à l’honneur à deux reprises au cours des dernières Assises de la mer de Bordeaux. Après l’interview en studio Jeune Marine de M. Xavier Rebour, directeur de France Cyber Maritime, celui-ci participa à une table ronde en compagnie de Me Merav Griguer, avocate au sein du cabinet Franklin à Paris et de M. Maxence Eyraud, président de France PCS. Si deux sujets étaient annoncés, l’intelligence artificielle et la cybersécurité, seule cette dernière fut réellement abordée.
Me Griguer souligna que les entreprises de toutes tailles étaient concernées par la cybersécurité afin de contrer les risques opérationnels, juridiques ou nuisibles à leur réputation. Pire, elle précisa que la victime d’une cyberattaque pouvait en outre voir sa responsabilité civile ou même pénale, engagée pour défaut de sécurité, et être ainsi mise en cause par une autre victime ou par l’administration. A ce sujet Me Griguer évoqua la notion d’ « obligation de moyen renforcée » qui peut s’imposer en la matière, obligation qui se situe à mi-chemin entre l’obligation de moyen et l’obligation de résultat. Tout cela implique qu’un travail permanent est nécessaire au sein des entreprises pour se prémunir contre des cyberattaques. Ce travail concerne autant la gouvernance de l’entreprise que ses ressources humaines.
Pour ce faire, France Cyber Maritime se positionne comme la réponse pour les secteurs maritime et portuaire français, puisque cette association regroupe aujourd’hui 80 membres qui sont des acteurs publics, des opérateurs maritimes ou portuaires ainsi que des offreurs qualifiés de solutions de cybersécurité. Dans l’analyse des risques cybernétiques d’une entreprise donnée, forcément spécifiques, des solutions sur mesure sont proposées par France Cyber Maritime et mises en place tout en fixant le « curseur » de la cybersécurité au bon niveau pour mettre l’entreprise à l’abri sans bloquer son fonctionnement. De manière illustrée, Xavier Rebour recommanda non pas de courir plus vite que le lion, mais plus vite que les autres proies.
Maxence Eyraud nous exposa des mesures plus collectives dans les réponses à donner à ce fléau et insista sur l’importance pour une entreprise, de bien choisir ses partenaires, et sur la prise de conscience que la cybersécurité est au sein de celle-là, l’affaire de tous. Le GIE qu’il préside, France PCS, se caractérise par une mise en commun de moyens . Il a été fondé en 2020 par MGI et SOGET, deux leaders des « port community systems ». Cette alliance vise à améliorer la performance logistique française et l’interopérabilité des différents systèmes d’information, et à cybersécuriser les données des acteurs publics et privés.
Dans un contexte de forte augmentation de la menace cyber, l’année 2025 verra l’entrée en vigueur de la directive européenne NIS 2 (Network & Information Security) dont les objets principaux sont d’élargir le périmètre des entreprises concernées pour apporter davantage de protection contre la menace cyber, et de renforcer la coopération en matière de gestion de crise cyber, en donnant notamment un cadre formel au réseau Cyclone qui rassemble l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et ses homologues européens.
Michel LE LUYER
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