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« Connaissez-vous vraiment les armements français ? »

Rencontre avec Eric GIRARD, Capitaine de vaisseau de réserve chargé du monde maritime au pôle de cohésion nationale

Bienvenue dans ce tout nouveau volet de notre série « Connaissez-vous vraiment les armements français ? ». Ce tout premier numéro 2025 est très particulier car ne concerna pas un armement marchand mais est bel et bien consacré à une marine que nous connaissons tous sans vraiment la connaître : la Marine Nationale. Eric GIRARD nous a reçus à Toulon, au coeur de la base navale pour nous expliquer tout ce qu’il faut savoir sur les possibilités de transversalités et d’engagement. Accrochez-vous, l’océan des possibles s’ouvre à vous !

Aymeric Avisse : Bonjour à tous et bienvenue dans ce tout nouveau numéro de « Connaissez-vous vraiment les armements français ? ». Nous sommes aujourd’hui au cœur de la base navale de Toulon pour découvrir un armement que beaucoup ne soupçonnent même pas, mais qui offre un éventail de débouchés colossal : la Marine nationale ! Alors pour cette redécouverte nous sommes accueillis aujourd’hui par le capitaine de vaisseau Éric Girard. Bonjour Eric !

C.V. Eric Girard : Bonjour Aymeric.

 Aymeric Avisse : Éric, vous êtes capitaine de vaisseau de réserve en charge du monde maritime au sein du pôle de Cohésion nationale. Mais ne soyez pas surpris par cet épisode consacré à la Marine nationale car, si la marine marchande est bel et bien le cœur de notre métier, nos deux marines ont toujours été intimement liées et c’est ce que nous allons voir ensemble. Alors, bonjour Éric, merci infiniment de nous recevoir ici, dans ces lieux très fermés, pour redécouvrir les passerelles des métiers et les possibilités de migration et de collaboration entre la marine marchande et la Marine nationale. Vous êtes actuellement en charge du domaine maritime au sein du pôle de Cohésion nationale, comme on le disait précédemment, qui lui-même a pour objectif de dynamiser le volontariat dans la réserve au profit de la Marine nationale. Donc tout cela implique que vous êtes en charge de la promotion des métiers et du rayonnement de la Marine nationale. Aussi, avant de rentrer dans le cœur du sujet, pouvez-vous nous présenter un peu votre parcours et nous expliquer clairement votre mission ?

Capture d’écran vidéo d’illustration ©Enzo Lemesle/Marine Nationale/Défense

C.V. Eric Girard : Merci Aymeric, on est ravi de vous accueillir ici, c’est une base navale en effet mais c’est une base navale française, donc faite pour accueillir également les visiteurs et les médias. Ma carrière est essentiellement tournée sur la mer, j’ai navigué pendant quasiment 20 ans sur 12 bateaux différents : des bâtiments de combat, j’ai été chef de service mais également commandant de ces mêmes bateaux ; j’ai ensuite eu la chance de pouvoir diriger une école d’officiers pour assurer la relève des plus jeunes et il est particulièrement intéressant de voir ces belles têtes en devenir qui sont maintenant aux commandes des bateaux de la Marine. Et j’ai servi en fin de carrière au sein des états-majors, auprès des hautes autorités politiques et militaires, ce qui m’a donné une perspective disons plus globale des enjeux maritimes pour la France et notamment pour la Marine nationale.

Aymeric Avisse : Donc un vrai parcours de navigant, complété par une expertise à terre sur la formation…

C.V. Eric Girard : Comme dans tous les métiers, dans toutes les grandes boîtes, vous pratiquez puis ensuite vous expertisez, d’une certaine manière. Donc ça a été un parcours assez classique, et, en ce qui concerne le Pôle de cohésion nationale, donc vous l’avez dit, en effet ce sont des structures marines composées essentiellement de réservistes dont l’objectif est de créer des bassins de recrutement, des viviers de recrutement et de compétences, parce que la demande est forte, parce que la marine, comme toutes les entités militaires et étatiques, a besoin de ces compétences extérieures. C’est bien l’objet de la mise en place du bureau de domaine maritime du Pôle de cohésion nationale que j’anime : mon boulot spécifique, si vous voulez, c’est de retisser et de recréer ou de consolider les liens entre marine marchande et Marine nationale ; c’est également de partager la vision de la marine avec les grands armateurs de France et les grandes compagnies maritimes ou les grands acteurs français, c’est de soutenir le Secrétariat général de la mer dans une feuille de route qu’il a définie après l’étude émise par le rapporteur du budget de la marine, le député monsieur Chenevard, sur le concept de flotte stratégique, et enfin d’analyser au sein de la Marine les postes qu’on peut entrevoir pour les officiers de la marine marchande.

Aymeric Avisse : Donc, en clair, vous proposez aux marins marchands de rejoindre vos équipes pour un échange de savoir-faire.

C.V. Eric Girard : Oui, ça va même au-delà en réalité ! Parce que nous sommes, d’une certaine manière, une communauté de praticiens : on se retrouve à la mer, Marine nationale et marine marchande, on est ensemble, et nous sommes dans les mêmes zones entre guillemets de friction, de tension. On le voit aujourd’hui avec les routes maritimes qui sont perturbées, qui sont même dangereuses ! En fait, on travaille ensemble et on a une communauté de vues et c’est cela qui nous intéresse énormément. Ce qui nous intéresse, c’est de partager les compétences mutuelles.

Capture d’écran vidéo d’illustration ©Enzo Lemesle/Marine Nationale/Défense

Aymeric Avisse : Alors, si effectivement on a quand même une base de formation qui est certainement très similaire, il y a quand même des spécificités qui sont différentes. Les compétences et expertises marine marchande, ce serait une valeur ajoutée importante dans votre développement ?

C.V. Eric Girard : Oui en effet, parce qu’en réalité un bateau, c’est quand même une coque avec une propulsion, avec de l’hydraulique, de l’énergie de puissance, donc il y a beaucoup de tronc commun, ne serait-ce qu’en formation ; mais également même dans l’expression professionnelle au quotidien. Un bateau de guerre, certes a des munitions et des spécificités particulières du type hélicoptère, du type transmission très particulière. Mais ces compétences-là sont facilement, entre guillemets, entretenues au sein de la Marine nationale. En revanche, il y a des compétences rares que la marine marchande possède, dont les officiers de la marine marchande sont dotés, et ces compétences nous intéressent au plus haut point. Il n’est pas très compliqué de comprendre que, par exemple, les travaux sous-marins à grande profondeur, les drones à grande profondeur, la politique câblière, les infrastructures portuaires critiques, le grutage, le shipping : toutes ces compétences qu’ont les officiers de la marine marchande nous intéressent !

Aymeric Avisse : Alors avant de détailler et de rentrer vraiment dans les métiers et les fonctions que vous proposez, j’aimerais revenir un petit peu sur l’histoire. Moi je suis de la promotion 98 : 1998 a été une année déterminante dans les relations entre la marine marchande et la Marine nationale, puisque c’est l’année où on a arrêté le service militaire. En effet, dans les années qui précédaient, les marins marchands pouvaient rejoindre la Marine nationale pour effectuer leur service et même leur temps de navigation était compté ! Aussi, pouvez-vous nous rappeler un petit peu ces temps et nous faire une petite actualisation de ce qui est possible avec la journée de défense et de citoyenneté ?

C.V. Eric Girard : On va commencer par la journée de défense et de citoyenneté, parce que c’est en fait c’est assez simple : c’est un dispositif légal qui concerne tous les citoyens français et dans lequel on rappelle les grands principes de la défense de notre pays. La défense du pays, ce n’est pas qu’une question militaire, c’est une question d’ordre politique, de posture, de posture nationale et de posture citoyenne. On analyse aussi, on propose en tout cas à tous ces jeunes gens qui, pendant une journée, découvrent les grands enjeux géopolitiques de la France dans un monde un peu complexe, quels sont les moyens de s’engager dans les armées ou de s’engager pour servir l’État, et enfin on a une partie dite civique sur laquelle en fait on rappelle les devoirs et droits du citoyen, c’est ce qu’on appelle la charte du citoyen, et c’est juste un rappel civique de ce qu’est un citoyen au sein de sa nation.

Capture d’écran vidéo d’illustration ©Enzo Lemesle/Marine Nationale/Défense

Aymeric Avisse : Oui, alors là on est en train de détailler ce qui est un petit peu ouvert

à tous et aux plus jeunes. Maintenant, dans l’idée et dans la manière dont étaient pratiqués les échanges avec l’ENMM avant 1998, c’était un petit peu plus spécialisé. Je sais qu’aujourd’hui à Marseille il y a une PMS qui a été ouverte, je sais que Yannick Chenevard, député du Var, allait totalement dans le sens de vouloir spécialiser les marins marchands avec un module Marine nationale qui irait dans le sens d’un échange plus important. Qu’en est-il réellement aujourd’hui des possibilités pour les plus jeunes officiers de venir vous rejoindre ?

C.V. Eric Girard : Alors, si vous voulez, le cœur de cible de ces compétences d’officier de la

marine marchande, il est à trois niveaux : je vais développer un peu plus sur le premier niveau et le premier niveau c’est la pépinière de l’ENSM, c’est-à-dire des  futurs brevetés officiers de la marine marchande. En fait, on propose en l’occurrence à l’ENSM de Marseille une PMS, une préparation militaire supérieure marine marchande, pendant les vacances scolaires de Pâques, donc c’est une quinzaine de jours pendant lesquels il y a si vous voulez une acculturation au monde militaire, une acculturation aux capacités militaires de la flotte de la Marine nationale et une présentation de tous les grands métiers dans lesquels ces jeunes réservistes pourraient être employés.

Aymeric Avisse : Alors je crois que c’est assez récent…

C.V. Eric Girard : Non, ce n’est pas très récent, ça a plusieurs années déjà, mais avec  la crise du covid, avec un certain nombre d’autres aléas, le régime avait été un petit peu réduit. Depuis, en fait, on a besoin des officiers de la marine marchande et on a besoin de les acculturer, comme je vous le disais, le plus tôt possible et on envisage maintenant de créer une deuxième PMS marine marchande à Brest et qui va concerner l’ENSM de Saint-Malo et l’ENSM de Nantes. Le Havre bien sûr, qui participe également à la PMS Marmar de Marseille, je pense serait sans doute intéressée par la PMS de Brest.

Capture d’écran vidéo d’illustration ©Enzo Lemesle/Marine Nationale/Défense

Aymeric Avisse : D’accord, donc si vous en ouvrez une deuxième, j’imagine qu’il y a un engouement déjà à Marseille ?

C.V. Eric Girard : Absolument, c’est une PMS qui a franc succès ; l’idée, bien sûr, c’est de pouvoir offrir également des postes embarqués à ces jeunes officiers. Mais c’est un peu complexe dans la mesure où les bâtiments de premier rang, ceux qu’on appelle le premier rang sont très complexifiés, c’est une systémique de combat qui est assez complexe à appréhender et qui nécessite beaucoup de mois de formation : ces mois de formation, les officiers de la marine marchande n’ont pas nécessairement le temps dévolu pour pouvoir s’y consacrer.

Aymeric Avisse : Alors, on n’est pas exactement comme on était avant, où on pouvait faire un service militaire complet. Là, on fait une préparation militaire supérieure et elle donne quoi cette préparation ?

C.V. Eric Girard : Cette préparation militaire, en fait, ça vous donne une clé d’entrée pour pouvoir faire de la réserve régulièrement. La réserve opérationnelle, ce n’est pas le service national, ce sont quelques jours que vous dédiez à votre pays et c’est d’une certaine manière un accord de gré à gré entre l’État et l’officier concerné.

Aymeric Avisse : l’OF quelques jours timing 10:49 ça fait combien de jours en moyenne ?

C.V. Eric Girard : En moyenne pour la cible que nous avons des officiers de marine marchande ça serait 30 jours par an et les contrats seraient de 1 an, 2 ans, jusqu’à 5 ans.

Aymeric Avisse : Alors c’est 30 jours  en continu ou c’est tant de jours par mois ?

C.V. Eric Girard : Non, ça peut être une journée par une journée, là 3 jours, 15 jours plus tard ; en fait l’officier réserviste est appelé enfin proposé pour venir répondre à une mission, à une demande de la Marine, et il l’accepte ou pas, en fonction de son niveau d’activité en fonction de sa disponibilité.

Aymeric Avisse : Donc des possibilités et des découvertes en début de carrière qui étaient intimement liées jadis mais qui sont somme toute toujours possibles à cette heure, sur implication personnelle. Alors, qu’en est-il également des candidatures qu’on pourrait qualifier  de tardives, sur la trentaine ou sur la quarantaine, qui n’auraient pas opté pour une préparation militaire ou qui n’auraient comme seul bagage que la journée de défense citoyenneté ?

C.V. Eric Girard : Alors effectivement, ça ce sont les deux autres volets de notre cœur de cible. Les officiers déjà expérimentés qui ont entre 30 et 45 ans, qui sont second capitaine ou capitaine, qui ont énormément de compétences, qui ont acquis une stature de marin qui nous intéresse, et on en a besoin dans les états-majors de force, pas forcément embarqués, mais dans les états-majors de force, pour apporter leurs conseils en termes de planification opérationnelle, en termes de vision et de lecture fine du monde maritime. Ces officiers nous intéressent au plus haut point. Alors, vous le disiez, ils n’ont pas reçu de formation militaire mais on est en train d’organiser, dans un centre particulier de formation d’officiers, des formations courtes qui permettraient de les acculturer. Certes il faudra un peu de temps pour bien comprendre tous les rouages et tous les mécanismes de la Marine nationale, mais cette première approche, ce premier cours, ce premier contact est essentiel pour eux, pour se sentir intégrés

 

Le sous-marin indien INS Sindhuratna, remorqué par les VB Barfleur et Deauville, et escorté par le peloton de sûreté maritime et portuaire (PSMP) du Havre, lundi 6 mars 2023.
Lundi 6 mars 2023, le sous-marin indien type Kilo l’INS Sindhuratna arrive au port du Havre pour y effectuer une escale de trois jours. Le commandant, le capitaine de frégate Ravindra Yadav, accompagné de monsieur l’ambassadeur d’Inde en France Jawed Ashraf, ainsi que le général Zubin Bhatnagar, attaché de Défense indienne en France et l’attaché naval Surender Singh Chauhan, rencontre le capitaine de vaisseau Frédéric Janci, commandant maritime au Havre et monsieur le premier ministre et maire du Havre Édouard Philippe. ©Nicolas Fernandez/Marine Nationale/Défense

Aymeric Avisse : Oui, parce qu’ils viennent avec leur bagage, et il faut quand même l’adapter à la culture Marine nationale .

C.V. Eric Girard : Et puis le dernier volet, ça c’est plutôt le volet, disons la cible senior, donc ce sont des officiers qui arrivent en fin de carrière et qui ont une expertise extrêmement affutée et ces gens-là nous intéressent pour servir de conseillers spéciaux aux grands patrons de la Marine qui sont justement projetés dans les opérations. C’est un petit peu comme un bras droit si vous voulez dans des opérations de projection, de puissance, où la marine marchande serait également sollicitée dans un une opération conjointe : là, on a besoin de ces expertises-là et ils seraient directement rattachés au grand patron, au grand chef militaire Marine nationale.

Aymeric Avisse : Alors du coup, concrètement, quels métiers proposez-vous et surtout quels profils et quelles spécialités maritimes marchandes recherchez-vous ? Des profils plutôt pont,  plutôt machine, des compétences de niche ? L’éventail des compétences marine marchande est assez important ! Dans les nouvelles énergies ? Dans les glaces ? Voilà, quel est l’éventail et quelle est la spécialité qui serait peut-être la plus recherchée chez vous ?

C.V. Eric Girard : Alors il n’y a pas de spécialité plus recherchée parce qu’en fait la Marine  nationale va faire du recrutement choisi, c’est-à-dire qu’on n’est pas sur des phénomènes de masse, on est sur des phénomènes de qualité et d’apport de compétences.

Aymeric Avisse : Alors on parle de qualité, en fait vous cherchez vraiment la perle, plus que en avoir trois ou quatre de disponibles.

C.V. Eric Girard : Non, en réalité, comme tout le monde n’est pas disponible au même moment, il nous en faut 4, 5, 6, dans la même spécialité pour pouvoir avoir ces réservoirs de compétences que j’évoquais  tout à l’heure. Il ne faut pas être grand sorcier pour comprendre que la France et l’Europe font face à des bouleversements géopolitiques de premier ordre et cela a des conséquences tout à fait fondamentales sur les vecteurs d’approvisionnement nationaux qui sont l’essence-même pour un Etat de survivre et d’avoir ses principes de souveraineté ; pas d’approvisionnement = faiblesse géostratégique absolue. La sécurisation de l’approvisionnement maritime est essentiel, mais également tout ce qui est câbliers, le rapport Chenevard l’a mis en évidence, la politique câblière européenne et occidentale est particulièrement fragile et notamment nos DOM-COM. Donc, en fait, ce sont des registres de compétences que nous cherchons, dans justement les travaux sous-marins, les drones à grande profondeur, comme je l’ai évoqué tout à l’heure, mais également tout ce qui est ferro-routage, grutage, protection d’installations portuaires critiques. Voyez, il y a des registres métiers très importants et puis il y a, comme je le disais, des métiers disons plus lisibles, plus simples, qui sont des métiers soit embarqués sur des bâtiments de type patrouilleur ou de type disons, de niveau technique assez accessible, soit comme ingénieur de quart machine, soit comme chef de quart, comme on le faisait autrefois.

Le sous-marin indien INS Sindhuratna remorqué par les VB Barfleur et Deauville, s’apprête à rentrer dans le port du Havre par le sas Quinette, lundi 6 mars 2023.
Lundi 6 mars 2023, le sous-marin indien type Kilo l’INS Sindhuratna arrive au port du Havre pour y effectuer une escale de trois jours. Le commandant, le capitaine de frégate Ravindra Yadav, accompagné de monsieur l’ambassadeur d’Inde en France Jawed Ashraf, ainsi que le général Zubin Bhatnagar, attaché de Défense indienne en France et l’attaché naval Surender Singh Chauhan, rencontre le capitaine de vaisseau Frédéric Janci, commandant maritime au Havre et monsieur le Premier ministre et maire du Havre Édouard Philippe.

Aymeric Avisse : D’accord, alors je sais que certains d’entre nous sont déjà totalement convaincus par votre proposition, mais, de manière pratique, moi j’ai passé les 40 ans, on est déjà un petit peu lié à nos armements respectifs, nous avons des projets de construction neuve ou des projets à long terme avec nos armements, voire du développement de l’entreprise, de conduite générale : il n’est pas forcément simple de se mettre à disposition d’un autre employeur et peut-être que notre employeur à nous n’est pas forcément ravi qu’on le quitte ponctuellement. Alors, concrètement, comment cela se passe-t-il, comment peut-on se mettre à la disposition de la Marine nationale ?

C.V. Eric Girard : Excellente question ! Tout d’abord, la Marine nationale ce n’est pas une compagnie comme les autres, c’est une compagnie d’État, si j’ose dire ; quand les grands amateurs s’adressent à la Marine, en fait elle s’adressent à l’État, et c’est l’objet justement des conventions, des protocoles que l’on met en place avec Armateurs de France pour essayer d’avoir des processus simplifiés et fluides pour que les amateurs de France laissent les volontaires en engagement à servir la réserve, ESR, pour pouvoir disposer du contrat dont on parlait tout à l’heure : 30 jours disséminés sur une année, si on ne peut pas les faire, on ne les fait pas.

Aymeric Avisse : Ces contrats-là existent déjà !

C.V. Eric Girard : Tout à fait, la mise en place est en cours et normalement, si vous voulez, quand un officier de la marine marchande est en phase à terre après une longue période d’embarquement il a un peu de temps libre et ce temps libre il pourrait le consacrer à son pays via un engagement à servir la réserve.

Aymeric Avisse : D’accord, alors là en fait on est sur un genre de base de congé sans solde. Comment compensez-vous cette mise à disposition ? Est-ce que les personnes qui viendraient seraient défrayées ou il y a une compensation quelconque ?

 C.V. Eric Girard : L’État c’est l’État : quand l’État recrute, l’État paye, donc il paye le transport, il couvre socialement, il couvre médicalement, nourri, logé, blanchi et, de surcroît, chaque réserviste, quand il s’engage à servir dans la réserve opérationnelle, a un contrat dédié où la solde, si vous voulez, c’est le salaire, la solde de base minimale est de 105 € par jour et c’est défiscalisé ; et, en fonction du grade, vous êtes payé un peu plus, et quand vous faites des périodes de réserve, vous montez en grade au fur et à mesure, sur des durées de 1, 2, 3, 4 ou 5 ans.

Aymeric Avisse : Très bien, je pense c’est très clair, vous pouvez peut-être nous faire encore un peu rêver, on peut voir un peu du pays ?,…

C.V. Eric Girard : Bien sûr, je voulais juste rappeler pour ceux qui aiment servir à la mer, qu’importe l’uniforme ! Les valeurs cardinales de la Marine sont Honneur, Patrie, Valeur et Discipline et je crois que ces quatre valeurs cardinales-là nous réunissent tous.

Aymeric Avisse : Eric, merci énormément de nous avoir reçus aujourd’hui sur cette très belle base navale, sous ce beau soleil varois ! Il n’y a plus qu’à conclure : comment fait-on pour vous rejoindre ?

C.V. Eric Girard : Alors je vous engage à aller sur le site lamarinerecrute.fr, onglet « être marin de réserve ».

Aymeric Avisse : Très bien, on vous mettra tous les détails au pied de la vidéo et évidemment n’oubliez pas de vous abonner, de nous suivre, de liker : c’est toujours très précieux pour nous ! Merci beaucoup Eric. A très bientôt pour une autre vidéo, au revoir !

Capture d’écran vidéo d’illustration ©Nicolas Fernandez/Marine Nationale/Défense

 

Making of de l'interview
Aymeric AVISSE et Eric GIRARD. Making of de l’interview. © Jeune Marine
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