Jeune Marine inaugure avec cette diffusion le premier épisode sur une série de trois qui veut vous faire découvrir ou redécouvrir une activité méconnue des marins de commerce mais qui pour autant les concerne et les embauche!
Activité passionnante aux multiples compétences, une des sociétés à la pointe dans ce domaine est CERES, dirigée par Bertrand SCIBOZ qui nous explique sa création et ses activités. Merci Bertrand !
La société CERES est née dans le milieu des années 90 de la combinaison de plusieurs entreprises liées au monde maritime et essentiellement sous-marin.
En effet à l’origine si ce sont les compétences de sociétés d’interventions sous-marines, d’informatique et de recherche d’épaves qui ont permis la création de CERES, ce sont ensuite des plongeurs professionnels, des marins pêcheurs, des marins du commerce, des marins de la Royale, des informaticiens, des archéologues, des chasseurs d’épaves, et enfin des océanographes qui ont rejoint les rangs de l’entreprise au fur et à mesure des temps et des opportunités d’interventions. Même si les ¾ des activités de CERES se passent sur le sol national métropolitain, la diversité des missions et les compétences des collaborateurs permanents, provisoires ou occasionnels ont ainsi permis que CERES soit en mesure d’intervenir sur une multitude de sujets, des Bermudes, des Bahamas ou globalement des Caraïbes jusqu’en Nouvelle Calédonie et de l’Afrique du sud jusqu’au Nord de l’Europe
Aujourd’hui et depuis les années 2000 CERES a trouvé son rythme de croisière en séparant ses activités en deux pôles principaux baptisés « CERES Salvage » et « CERES Survey », la partie salvage regroupant toutes les interventions sur les navires, ainsi que les recherches d’ancres, d’épaves, anciennes ou modernes, et d’expertises maritimes au sens large alors que la partie « Survey » s’est développée grâce aux nombreuses études océanographiques effectuées en relation avec la première partie.
En effet, si de prime abord, l’ensemble parait hétérogène, les deux parties sont en fait liées, car aujourd’hui pour retrouver une épave ou une ancre afin de la relever, il est indispensable de maitriser les outils hydrographiques nécessaires tels que les sonars ou encore maintenant les sondeurs multi faisceaux.
C’est pourquoi aujourd’hui nous allons nous intéresser à une des parties les plus scientifiques des activités de CERES, à savoir les études bathymétriques.
Il est bien évident que toutes les informations du présent article n’ont aucune vocation académique ni même scientifique et ne sont que pour présenter les contours de cette science auprès des navigants qui pourraient, un jour, avoir à l’utiliser, ou du moins en utiliser les résultats ou encore naviguer comme officier sur les navires Hydrographiques et Océanographiques.
Des termes grecs qui signifient profond et mesure, la bathymétrie est la science qui permet de mesurer les profondeurs de l’océan mais également des lacs, des rivières et de tout élément liquide pour déterminer la topographie du sol d’icelui.
S’il est d’usage d’associer la bathymétrie aux relèvements et aux mesures des profondeurs marines par sondage, rien n’interdit d’utiliser le même terme pour des relèvements effectués dans les zones lacustres ou bien encore dans les rivières.
C’est ainsi que les travaux de CERES en la matière ne s’appliquent pas qu’au monde maritime mais bien à l’ensemble des points d’eau depuis les douves d’un château jusqu’aux profondeurs océanes.
Si autrefois l’homme avait besoin de notions de profondeurs, même vagues, pour explorer de nouvelles contrées ou de nouveaux continents en toute sécurité, notamment par temps de brume, il utilisait des moyens et des méthodes plus ou moins empiriques pour effectuer ses relevés. Aujourd’hui les mesures sont effectuées en utilisant la réflexion d’ondes acoustiques à l’aide de sondeurs de tous types, plus ou moins précis suivant si l’utilisation est ludique comme les sondeurs de bord des bateaux de plaisance ou scientifique comme les diverses études bathymétriques sérieuses effectuées par des organismes indépendants tels CERES, mais aussi par des organismes officiels comme le SHOM. Cette technologie nécessite toutefois de connaitre précisément la célérité du son dans l’eau, ce paramètre pouvant varier fortement en fonction des conditions de température et de salinité. On utilise alors une sonde multi paramètres pour mesurer cette variation sur toute la colonne d’eau.
Bertrand SCIBOZ
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