Les mois passent, la crise sanitaire s’estompe sans vraiment libérer les marins du monde, mais pour ne rien arranger à la situation, ce numéro a été préparé dans une ambiance maritime assez spéciale : guerre aux frontières de l’Europe, élections nationales, déboires de l’ENSM, l’horizon n’est pas des plus optimistes pour notre métier.
Aussi, une fois n’est pas coutume, je commencerai cet édito par un billet d’humeur :
« La création d’un Ministère de la Mer a été pour nous, certainement, le point d’orgue de ce mandat qui reconnaissait enfin un avenir maritime français, avec cependant des officiers restant sur leurs gardes, en attente d’annonces fortes de considération d’un métier sous-estimé et terre d’expérimentations du dumping social. Résultat : tentative d’éradication des régimes spéciaux, non-reconnaissance de travailleurs essentiels en pleine crise, non-mise à disposition des dispositifs sanitaires indispensables aux marins, rétentions sanitaires dans les aéroports et ports des marins en transit, non-délivrance des diplômes aux élèves, etc… Voici, de notre point de vue, le florilège de la partie émergée d’un iceberg ressemblant à un continent.
Mesdames, Messieurs les dirigeants politiques, les promesses électorales sont définitivement clauses, pensez-vous que trois parcs éoliens, un canal Seine-Nord et un « C’est pas bien » quand P&O licencie 800 marins par vidéo sur Youtube soient le soutien attendu par votre marine marchande ? Mais quel avenir envisagez-vous vraiment pour nous ? Vous avez détruit nos formations, vous souhaitez détruire notre modèle social, vous incitez au dumping social mais vantez une excellence française : n’y a-t-il pas dissonance ?
Maintenant restons optimistes avec notre bon sens marin : il n’y a rarement eu autant de postes à pourvoir, de navires à faire évoluer vers des énergies propulsives plus vertueuses, d’officiers se lançant dans l’entreprenariat qui eux continueront à vous surprendre et vont tout réussir…. Les armateurs et vos officiers déjà formés se débrouilleront toujours ; en France ? P’têt ben qu’oui mais surtout p’têt ben qu’non…. La lassitude définitive guette et sera irréversible pour des projets qui iront sous des cieux plus cléments…
La situation maritime française a toujours nécessité votre attention mais aujourd’hui elle nécessite votre totale attention avec une vision ambitieuse à la hauteur de la France.
Quand vous nous faites arriver au bout d’un chemin, au bord de la falaise, nous n’avons pas besoin que vous nous fassiez faire un grand pas en avant mais attendons de vous la sagesse de faire demi-tour : dans la marine marchande il faut savoir se remettre en cause… à tous les niveaux… »
Pour revenir à notre nouveau numéro, nous allons continuer à vous faire redécouvrir des armements, des points de vue sur les énergies nouvelles et serons en train de terminer nos diffusions alors que le salon EuroMaritime ouvrira ses portes pour trois jours, du 28 au 30 juin.
Jeune Marine sera évidemment présent pour ce rendez-vous très attendu et nous serons enchantés de pouvoir vous y rencontrer.
Mais Jeune Marine c’est également de l’actu, des œuvres littéraires et de belles galeries photos : je vous laisse donc cette semaine en compagnie de nos plus fidèles et talentueux contributeurs pour l’actu des navires, le 17ème épisode de « Très Seul Maitre à bord » et je vous donne rendez-vous toutes les semaines à venir pour nos autres rubriques de la revue et nos brèves.
Bon numéro à tous, n’hésitez pas à nous partager vos contenus et points de vues, Jeune Marine est VOTRE revue.
A bientôt !