Jeune Marine a le plaisir de vous proposer un nouveau volet du « Journal de bord de la première Semi-circumnavigation Côtière de l’Antarctique occidentale par le navire d’exploration polaire Le Commandant Charcot. »
Cette formidable aventure vous est narrée par Nicolas SERVEL, Chercheur en biologie marine actuellement embarqué sur le Commandant Charcot, Président de TAXALIA-XR et contributeur pour la revue Jeune Marine : que de talents ! Il nous fait l’extrême honneur de suivre le déroulé avec le Commandant Stanislas Devorsine.
17 janvier : avitaillement à Puerto Williams :
- Coordonnées GPS départ : 54°55,48’ S / 67°35,810’ W
- Coordonnées GPS arrivée : 56°19,7’ S / 66°21,5’ W
- Distance parcourue : 118,45 NM
Météo :
– vent : pas de vent à Puerto Williams, puis nord-ouest Force 5. 20 nœuds
– houle : d’abord aucune, le Beagle est un lac aujourd’hui. Une fois passé le Horn, la mer se forme, avec des vagues jusqu’à 1m
– glace : aucune
– courant : faible dans le Beagle ; 2,2 nœuds de circompolaire sud-ouest à la sortie
Escale technique au mouillage face à Puerto Williams sur un Beagle aussi tranquille qu’un lac. Nous y passons une partie de la journée à couple du Dona Ana, qui nous ravitaille en Marine Diesel Oil. Nous en profitons pour préparer le navire à la traversée du Drake : vidange des piscines ou encore saisissage des objets libres.
L’opération de ravitaillement a pris du retard et la clearance de départ se fait attendre. C’est avec soulagement que nous quittons Puerto Williams à 16h27 par le Paso MacKinley, un détroit exigu et peu profond. Un cadet relève l’alignement de la balise antérieure avec la postérieure et nous nous réaxons. Vu notre tirant d’eau, ce passage ne laisse guère de marge de manœuvre. Comme escorte, nous pouvons compter sur les albatros à sourcils noirs et les manchots de Magellan.
Ce n’est qu’à la sortie du Beagle, par le bras septentrional qui borde l’Isla Picton, que le pilote chilien débarque. Nous mettons cap au sud. Dès lors, nous voguons à l’abri de la corne du plateau continental qui déporte les houles d’ouest vers le sud. Vers 21h00, la mer commence à se former, puis aux environs de 21h30, nous laissons le Cap Horn sur tribord. La nuit tombe et nous abandonnons les dernières îles de l’Amérique. Sous notre proue se rencontrent les eaux du Pacifique et de l’Atlantique. Au-delà, c’est l’Océan Austral, le plus tempétueux des cinq.
Nicolas SERVEL