Commandant Charcot

Journal de bord – 23 janvier : Mer de Bellingshausen

Par Nicolas Servel, Chercheur en biologie marine actuellement à bord

Jeune Marine a le plaisir de vous proposer un nouveau volet du « Journal de bord de la première Semi-circumnavigation Côtière de l’Antarctique occidental par le navire d’exploration polaire Le Commandant Charcot. »

Cette formidable aventure vous est narrée par Nicolas SERVEL, Chercheur en biologie marine actuellement embarqué sur le Commandant Charcot, Président de TALARIA-XR et contributeur pour la revue Jeune Marine : que de talents ! Il nous fait l’extrême honneur de suivre le déroulé avec le Commandant Stanislas Devorsine. 

 

23 janvier : Mer de Bellingshausen

  • Coordonnées GPS départ : 73°07,1’ S / 79°09,7’ W
  • Coordonnées GPS arrivée : 71°22,1’ S / 95°58,1’ W
  • Distance parcourue : 340,8 NM

Météo :

Carte vents & houle
Carte météo dynamique

 

 

 

 

 

 

 

 

– vent : Force 3 Sud

– houle : aucune

– glace : 0/10 puis 5/10

– Température : -1°C

Aperçu de l’itinéraire – ©N. Servel – DR

Aujourd’hui, nous naviguons dans des conditions stables et favorables. Très peu de houle, un vent léger, et un soleil radieux ont transformé Bellingshausen en Méditerranée. Étrangement, le baromètre enregistre 980hPa : pluie et vent. C’est une des particularités des mers de l’ouest antarctique. Nous sommes en réalité dans une zone de basse pression permanente. Les tempêtes se creusent régulièrement à 930hPa. 

Nous faisons cap au 224, en direction des confins de cette Mer de Bellingshausen qui nous aura tant malmenés les premiers jours, pour nous offrir à présent un passage agréable vers l’ouest. Nous en profitons pour effectuer une session passerelle et expédition d’analyse d’incident et de réponse de crise en opération. Nous passons toute la journée en mer, trop au large des côtes pour les apercevoir. Malgré les quelques tabulaires que nous croisons, les eaux demeurent libres de glace… pour l’instant. 

Collection ©N. Servel

 

 

 

 

 

 

Les images satellites et les dernières cartographies indiquent la présence d’immenses banquises à la dérive au large de l’Île Thurston. Le Commandant doit prendre une décision : contourner cet obstacle par le nord, un détour chronophage qui nous éloigne du continent, ou bien tenter la chance, et nous aventurer dans des eaux non hydrographiées encore largement prisonnières de l’hiver. Les cartes sont muettes, outre de traîtres aiguilles sous-marines proches de la route escomptée. De surcroît, une banquise trop compacte nous coûterait un temps précieux. Stanislas Devorsine est un homme d’aventure, mais aussi de prudence. Il survolera lui-même la zone avec l’hélicoptère. Le rendez-vous est d’abord fixé un peu avant minuit, puis finalement reporté car nous prenons du retard dans le brash. Nous dévions amplement au nord de la route prévue. Le vol attendra le petit matin. 

Nicolas SERVEL

CORSICA linea recrute... DES OFFICIERS PONT & MACHINE CORSICA linea recrute... DES OFFICIERS PONT & MACHINE

Nos abonnés lisent aussi...

Bouton retour en haut de la page