BrèvesCommandant CharcotJeune Marine N°269La revue

Rencontre en Arctique entre Le Commandant Charcot et Polarstern

Par Nicolas Servel

14 août 2023, 85°N. La température stagne autour de zéro et les brouillards enveloppent la passerelle du Commandant Charcot. C’est dans ce paysage de banquise morcelée, de chenaux obsidienne et de clarté laiteuse qu’apparaît la silhouette trapue et solitaire du brise-glace de recherche allemand Polarstern.

Construit en 1982 par les chantiers Howaldtswerke-Feutsche Werft (Kiel), Polarstern, avec ses cent-dix-huit mètres de long et quatorze mégawatts, peut naviguer par des températures de moins cinquante degrés, et tenir un cap à cinq nœuds dans un-mètre-cinquante de glace. Son port d’attache est Bremerhaven, mais il part pour de longues missions jusqu’aux confins de la nuit polaire, telle la mission MOSAiC, qui hiverna huit mois à la dérive, tanké dans une plaque de banquise à partir de septembre 2019.

Ce rendez-vous est un évènement. Seule une poignée de vaisseaux s’aventure si loin au cœur de l’océan Arctique, pour la plupart des chercheurs venant prendre le pouls de la planète et enregistrer l’inquiétante récession des banquises.

« Toute rencontre dans une zone aussi éloignée et extrême est forcément exceptionnelle, » confie le second capitaine Robin Lefebvre. « Nos navires sont confrontés aux mêmes difficultés, qui évoluent en permanence – le vent, la glace, la brume, les courants. Cela nous rassemble. Nous avons pu échanger nos retours d’expérience, surtout que Polarstern sillonne ces eaux depuis plus longtemps que nous. »

Rencontre Polarstern Charcot
Le Commandant Charcot et le Polarstern en arrière-plan – ©Loic JUGAULT

Les deux navires manœuvrent au son des cornes de brume. Les parkas orange se multiplient sur les ponts extérieurs du Commandant Charcot : hors de question de rater l’appontage de l’hélicoptère du Polarstern et sa délégation d’officiers et de scientifiques. Parmi eux, le commandant, bien entendu, mais également la directrice de l’Institut Alfred Wegener Pour la Recherche Polaire.

« C’était la première fois qu’un hélicoptère autre que le nôtre se posait sur Le Commandant Charcot, » précise Robin. Ce genre de manœuvre dans un temps venté et brouillardeux, ça ne s’improvise pas. « Nous avons réglé tous les détails au préalable, tels que la trajectoire d’approche et la position du navire par rapport au vent. » Le chef mécanicien, lui, arrive dans l’un de nos zodiacs, conduit par Cyrille, l’officier expédition.

Les scientifiques de Polarstern organisent une conférence à bord du Commandant Charcot sur leurs travaux en cours, suivie d’un échange avec nos propres scientifiques ainsi que les passagers. En retour, nous leur offrons une visite du navire et le couvert. Lorsque nous repartons, chacun de son côté, la solitude infinie de l’Arctique s’impose à nouveau à notre proue. Prochaine étape : le Pôle !

Le Commandant Charcot de la Compagnie du Ponant, immatriculé à Mata Utu depuis 2020, est un brise-glace d’exploration polaire à passagers ultramoderne qui embarque des scientifiques pour de la recherche d’opportunité.

 

 

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