L’aboutissement d’un projet exceptionnel. « Une fierté… une réussite » résume David Blouin, Directeur des Opérations Maritimes d’Exploris. L’Exploris One, premier navire d’Exploris, part demain pour sa première croisière.
Nous vous l’avions présentée à son lancement, le 8 septembre 2022. Créée par sept passionnés de la croisière d’expédition, la compagnie nantaise commence son exploitation. Ils arment l’Exploris One qu’ils ont racheté à Silversea. « Quand on a contacté l’armement, il nous a d’abord dit que le navire n’était pas à vendre » raconte Philippe Videau, Président d’Exploris. Mais l’équipe n’a pas renoncé : la compagnie monégasque a finalement accepté la transaction avec une proposition supérieure. « C’était ce navire que nous voulions, même si on en avait expertisé d’autres. »
Le navire a été lancé en 1989 en Finlande, sous le nom de Sally Explorer. D’une longueur de 108 mètres, il peut accueillir à l’origine 160 passagers. Un navire déjà d’un certain âge : mais conçu pour la navigation en Mer Baltique, robuste, stable et spacieux. « Ce navire a été dessiné pour la navigation dans les glaces » résume David Blouin. Il naviguera pour plusieurs armements : Silversea l’achète en 2007 pour se lancer dans l’expédition. Il est alors baptisé Prince Albert II, en l’honneur du Prince monégasque. Éric Lustman, Directeur de la Communication d’Exploris, le décrit comme « le navire-amiral d’expédition de Silversea. » Lorsque Silversea commande des navires d’expédition neufs, les fondateurs d’Exploris y voient une opportunité unique. « Des navires de la qualité de l’Exploris One sur marché, je n’en vois pas » explique Philippe Videau.
Le Silver Explorer est acquis par Exploris en novembre 2022 : depuis, il est affrété par Silversea. Une importante partie des travaux ont pu être effectués avant son changement d’armateur : David Blouin décrit « une transition en douceur. » « Les équipages Exploris ont pris possession fin novembre » explique Éric Lustman, alors que se terminait l’exploitation par Silversea. Le Silver Explorer a ensuite rejoint Valparaiso pour un passage en cale sèche. Un passage court, vu l’état général du navire : David Blouin et Éric Lustman saluent d’ailleurs l’excellent entretien du navire. « je n’ai pas vu beaucoup de changement » nous rapporte le premier, qui a passé une douzaine de jours à bord avant le début de l’arrêt technique. Le choix a été fait, également, de réduire à 140 passagers la capacité du navire. Pour un certain confort, Philippe Videau vise un ratio de 45 à 50 UMS par passager.
Les travaux entrepris en décembre sont surtout liés à l’identité d’Exploris. A commencer par ses couleurs : l’Exploris One arbore une livrée rouge rubis, qui se rapproche des couleurs du logo (O d’Exploris). « Il s’agit de se différencier des autres navires » analyse Éric Lustman. A bord, la majorité des tapis ont été changés, la signalétique complètement revue : Exploris se concentrant sur le marché francophone, la vie à bord l’est entièrement. L’équipage aussi évidemment : en hôtellerie,des chefs de service français qu’Exploris travaille à fidéliser. « Des gens qui connaissent la croisière, le métier » décrit David Blouin. En passerelle, une équipe intégrant tant jeunes lieutenants qu’état-major expérimenté : « Au pont, nous pas mal de jeunes très motivés d’apprendre, de réussir et de s’épanouir dans notre compagnie. J’aime avoir une gestion familiale de la compagnie. » L’Exploris One est commandé par Éric Saint Plancat, qui avait déjà commandé le navire en tant que Silver Explorer.
L’Exploris One garde un affichage bilingue, puisqu’il est aussi proposé à l’affrètement. Et le théâtre transformé en salle de conférences, la compagnie ne proposant aucun divertissement. L’absence d’équipe artistique à bord avait également annoncée en septembre 2022 : Exploris se concentre sur l’expédition. « Une croisière où avant tout, on vit la destination / faire partager la destination » décrit Éric Lustman. Cela implique notamment une grande flexibilité sur la vie du bord : « s’il faut interrompre le repas parce qu’il y a une beauté naturelle, on n’hésite pas à le faire. » Éric Lustman décrit le but de la compagnie, en partager des voyages auxquels tout le monde n’a pas la possibilité. « On a tous attrapé le virus de l’expédition : notre ADN est traduit chez Exploris. »
L’Exploris One accueille ses premiers passagers demain, pour une croisière de douze nuits de Valparaiso à Ushuaïa. Début janvier, le navire doit célébrer son changement de pavillon : il sera le premier paquebot, à rejoindre la flotte du RIF. Un travail épineux qui faisait partie des objectifs des sept associés. « J’ai toujours été attaché à défendre le pavillon national » explique Philippe Videau. « Aujourd’hui cependant, le RIF ne remplit pas toutes les cases pour les navires à passagers. Ce pavillon a été fait pour navires de charge, armés par trois Français plus 25 membres d’équipages internationaux. » Un point que nous évoquerons au début du mois prochain, à l’occasion de cette première.
