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EUROMARITIME 2024 : Une belle réussite.

Durant trois jours, la planète Mer s’est donné rendez-vous fin janvier à Marseille autour de thèmes consacrés à la promotion de l’économie bleue et aux technologies maritimes d’avenir.

Inauguré par M. Christophe Castaner, Président du Grand Port Maritime de Marseille-Fos et du salon EUROMARITIME 2024, accompagné des représentants de la Région, de la Métropole et de la Ville, en absence du nouveau ministre responsable de la mer M. Christophe Béchu, retenu par la crise agricole bloquant partiellement l’activité gouvernementale.

Plus de 5000 visiteurs ont pu découvrir le savoir-faire de 300 exposants et écouter différents conférenciers et intervenants autour d’une large palette de sujets maritimes.

Visite du stand Pôle mer lors de l’inauguration du salon Euromaritime par Mr Castaner ©Jeunemarine.fr

Ces trois journées ont décliné trois thèmes principaux :

  • L’innovation maritime, avec en particulier une conférence sur la Passerelle augmentée très instructive (voir ci-dessous).
Table ronde La Passerelle Augmentée © Jeunemarine.fr
  • Une journée dédiée à l’action de l’État en mer et à la fonction garde-côtes, en présence de M. Didier Lallement , Secrétaire Général de la Mer (SG Mer), avec les représentants de garde-côtes d’une quinzaine de pays, Italie, Portugal, Tunisie, etc…
  • Le premier Forum Maritime EurAfricain (FoMEA) dédié à la promotion de la coopération maritime entre l’Europe et l’Afrique, autour d’acteurs institutionnels, politiques et représentants d’administration, notamment le directeur de l’économie bleue à l’Union Africaine, et M. Loïc Dieudonné Ndinga Moudouma , ministre des Transports, de la Marine marchande et de la mer du Gabon, au moment même où ce pays ouvre son registre d’immatriculation à la flotte russe, pour contourner l’embargo qui touche les exportations d’hydrocarbures russes.

Les sujets de fonds sont toujours identiques :

La décarbonation

Face aux objectifs ambitieux en termes de réduction de gaz à effets de serre, le maritime est engagé dans une course contre la montre pour réussir sa transition énergétique via de nombreuses pistes : nouvelles motorisations, hybridation en rétrofit, propulsion vélique, e-carburants, éco conception des navires, etc.  Pour l’instant, aucune solution miracle pour le transport maritime n’est disponible, mais une ribambelle d’innovations technologiques qui,  mises bout à bout, permettent dès aujourd’hui d’envisager une réduction conséquente de l’impact sur la planète. La plus visuelle est la propulsion vélique, avec notamment la présence d’Ayro fabriquant des voiles du navire Canopé, cargo de Jiffmar conçu pour transporter les éléments de la fusée Ariane 6 vers Kourou, ou encore Wisamo qui propose une voile gonflable. Les moins visuelles sont dans l’exploitation optimum des systèmes actuels permettant des réductions importantes obtenues bien souvent par une approche intellectuelle décalée (Jean-François Drouard DAMSIA).

Débat sur les solutions carburants de demain, animé par Thibault Teillard du Marin ©Jeunemarine.fr

Entre les deux, une compétition sévère entre une douzaine de start-up du numérique se joue pour proposer la solution complète au routage météo dans le transport maritime, et plus généralement une adaptation de l’IA aux problématiques du maritime.

La cyber-sécurité

Sujet récurrent qui devient une préoccupation croissante du monde maritime en raison de la dépendance accrue des systèmes embarqués aux technologies numériques et surtout au contrôle et à l’assistance à distance depuis la terre.

L’emploi maritime

L’industrie maritime est en manque de personnel pour couvrir le renouvellement des générations, mais également pour répondre aux défis de la décarbonation. Une partie significative de ce salon, ainsi que plusieurs ateliers auxquels Jeune Marine a apporté sa contribution, ont montré l’effort particulier mis en œuvre pour valoriser et mieux faire connaître la diversité des métiers du maritime. Les chantiers navals sont particulièrement en tension sur les métiers techniques (chaudronniers, soudeurs, électriciens…) qui offrent des perspectives de carrière. L’émergence de nouveaux secteurs tels que le cyber, les drones, l’offshore sont également source d’opportunités. Une très belle exposition de photos montée par La Touline pour promouvoir l’intégration des femmes dans le monde maritime était proposée au public du salon.

Une élève de M1 à l’ENSM mise en avant par La Touline ©Jeunemarine.fr

À l’issue de ce salon, les exposants interrogés étaient très satisfaits des nombreux contacts obtenus sur leurs stands ou au travers de rendez-vous en B to B. Sur trois jours, ce salon permet de prendre son temps pour les rencontres, tout en assistant aux tables rondes ou ateliers dont les sujets retiennent votre attention. Jeune Marine a animé trois ateliers et un interview de François Lambert sur les perspectives de développement de la formation maritime en France.

Les trois ateliers animés par Jeune Marine étaient : comment relever les défis des exigences IMO de 2030 et 2050 ? Comment les acteurs du maritime préparent le navire du futur ? Et la mer, des métiers passionnants ouverts à tous, pour promouvoir l’ensemble des filières de formations et donner envie à tous et plus particulièrement aux femmes de franchir le pas. Vous pouvez retrouver les podcasts de nos ateliers sur notre site.

Atelier Jeune Marine ©Jeunemarine.fr

 

Table ronde « La Passerelle augmentée ».

Dans le cadre des « Jeudis de l’innovation », une conférence animée par Caroline Neuman de la DGAMPA, avec Eric Banel, Directeur Général des Affaires maritimes, de la pêche et de l’apiculture, Emmanuel Delran, CMA-CGM, Sofien Kerkeni, D-ICE, Matthieu Glade, SeaOwl et Alexandre Stagner d’Amphitrite, a présenté l’application des progrès de l’intelligence artificielle à l’univers d’une passerelle de navire.

Table ronde Passerelle Augmentée : participants ©Jeunemarine.fr

Fortement stimulé par la tutelle, Éric Banel a dit tout le bien qu’il attendait de cette révolution technologique, en précisant que l’État sera au RDV au travers de la formation des futurs navigants. Sofien Kerkeni et Alexandre Stagner ont présenté leurs solutions respectives. La première étant déjà utilisée par de nombreux navires, la seconde essayant de coupler la situation météo avec les courants marins sous la surface. SeaOwl,   à la fois armateur et développeur, dispose de solutions à usages internes ou à destination de ses propres clients (surveillance et sécurité des champs off-shore notamment), avec l’aide précieuse de ses marins.

Tous sont d’accord sur le fait qu’il faut proposer des interfaces les plus simples et faciles d’utilisation pour les marins. Emmanuel Delran a rappelé que l’augmentation des flux de données de la terre vers le navire entraîne une saturation d’informations à bord qui ne facilite pas la prise de décision. Chez CMA-CGM, l’ensemble des données fournies par les différentes sources d’informations et applications pratiques, sont filtrées par des Commandants affectés au Fleet-Center de la compagnie (il y en a 3, Marseille, Miami et Singapour, pour couvrir tous les fuseaux horaires). Le Commandant du navire reçoit donc une information adaptée à sa situation du moment, jusqu’à 48h ou 72h en fonction de la fiabilité des données. Au final, c’est toujours le marin qui prendra la décision dans le choix de la route du navire. Les algorithmes facilitent l’analyse des données, mais ne remplacent pas l’expérience à la mer.

Cdt Emmanuel Delran et Eric Banel ©Jeunemarine.fr

© Jean-Vincent Dujoncquoy

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