Bienvenue dans ce nouveau volet de notre rubrique « Connaissez-vous vraiment les armements français ? ». Certains peuvent être tentés de penser que les armements transportant et utilisant des énergies fossiles sont voués à disparaître, à l’instar des dinosaures ; il y a fort à parier qu’ils n’ont pas suivi l’actualité et encore moins les projets d’un groupe à la pointe de l’évolution énergétique : CMB.Tech. La rédaction de Jeune Marine a rencontré Stéphane HUCHET, Directeur Général de Euronav France du groupe CMB.Tech, un armement discret mais très engagé dans la décarbonation maritime : l’océan des possibles est ouvert !
Aymeric Avisse : Bonjour Stéphane Huchet, nous sommes très heureux de vous retrouver aujourd’hui à Nantes pour ce tout nouveau volet de « Connaissez-vous vraiment les armements français ? » pour découvrir un armement stratégique dans l’indépendance des approvisionnements énergétiques de la France. Euronav, ou plutôt désormais CMB.Tech Euronav, votre nouvelle appellation que nous allons détailler juste après dans ce volet, est particulièrement important pour la revue Jeune Marine pour plusieurs raisons : votre armement est un acteur majeur dans la stratégie énergétique française, pour les énergies d’aujourd’hui mais aussi pour les énergies de demain, et nous sommes ravis de pouvoir en parler aujourd’hui. Ce volet vient également introduire et vous annoncer notre participation aux Assises de l’économie de la mer de Bordeaux la semaine prochaine en tant qu’exposant et nous vous donnons évidemment rendez-vous à cet événement incontournable pour découvrir notre tout premier stand en partenariat avec CMB.Tech Euronav et le Cluster maritime français. Nous vous présenterons notre toute nouvelle orientation média avec le studio Jeune Marine qui vous permettra également de rencontrer notre équipe, nos auteurs publiant aux éditions Jeune Marine et, évidemment, nos partenaires.
Stéphane, vous êtes actuellement le Directeur Général de Euronav. Avant de rentrer dans le cœur du sujet, on aime bien en savoir un petit peu plus sur le profil de la personne que nous interviewons : pouvez-vous nous présenter votre parcours et surtout nous expliquer comment est née votre appétence pour le maritime ?
Stéphane Huchet : Bonjour Aymeric, merci de venir jusqu’à nous à Nantes, toute l’équipe d’Euronav est contente d’accueillir Jeune Marine. Pour répondre à ta question, en fait j’aime à dire que j’ai un profil un peu atypique pour être directeur d’armement, qui est une fonction généralement réservée à un ancien navigant. Moi j’ai plutôt un profil financier, j’ai un parcours et une expérience de directeur financier dans plusieurs entités, dans différents secteurs d’activité : l’agroalimentaire, la santé, les Télécom et j’ai amerri dans le maritime un peu de façon fortuite puisque je suis arrivé chez Euronav en tant que Directeur financier. Quelques mois après mon arrivée, le directeur de l’époque est parti en retraite et les dirigeants du groupe Euronav m’ont proposé d’en prendre la direction et celle des filiales françaises. Alors mon appétence pour la mer elle se résume, elle se résumait à cette époque aux jeux de plage et puis aux virées en voilier, la planche à voile du côté de Saint-Malo. Donc, très vite, j’ai été obligé d’apprendre, de m’adapter et heureusement j’ai pu m’entourer de gens je dirais compétents et de gens qui m’ont aidé dans cette démarche, qu’ils soient d’ailleurs à terre ou à bord. Quand je remonte ces 14 ans en arrière, quand je suis arrivé à Euronav, c’était surprenant d’ailleurs de voir finalement le fossé entre navigants et sédentaires, et finalement, j’ai eu beaucoup de chance parce qu’on a bien travaillé sur le sujet et je pense qu’aujourd’hui, grâce à ça, j’ai pu prendre mes fonctions.
Aymeric Avisse : D’accord, alors Euronav, pour nombre d’entre nous, est un armement aussi puissant que mystérieux. Pouvez-vous nous décrire les activités d’Euronav, nous dire combien de navires vous opérez, quel transport est assuré actuellement par ces navires ?
Stéphane Huchet : Alors, un armement mystérieux, c’est un grand mot, on n’a pas de mystère chez Euronav : on est armateur, on transporte du pétrole brut, on a environ en permanence 200 personnes, je dirais, en mer, officiers et personnel d’exécution.
Alors, d’où vient Euronav ? Euronav est très empreinte de son histoire, les plus anciens se rappellent de la SNTP, de la SFTP, de la MHL et c’est en 95 qu’est apparu le nom d’Euronav, à l’époque où la société CMB, la Compagnie maritime belge, et la banque Worms ont repris les activités de Franceship ; et puis 2 ans après ils ont créé la division pétrole et laissé les autres navires à la Compagnie maritime nantaise. Puis 20 ans se sont écoulés, pendant lesquels le groupe a consolidé je dirais sa position pour devenir, l’année dernière à peu près, le premier acteur mondial dans le transport de pétrole brut, avec 75 gros navires.
Parallèlement, le groupe a été coté en bourse, donc on est devenu un groupe familial qui a petit à petit évolué vers un grand armateur, un grand armateur public. Parallèlement aussi, le groupe a créé une grosse structure de ship management intégré et en 2024 la famille Saverys est revenue prendre le contrôle d’Euronav groupe par le biais d’une OPA. Et depuis Euronav est devenue la division tanker du groupe ; le groupe exploite à peu près 160 navires, que ce soient des tankers, que ce soient des chimiquiers, des vraquiers, des quelques porte-conteneurs, des CCTV…
Aymeric Avisse : C’est ça, donc en fait on a la branche pétrole brut qui est Euronav, cette branche-là n’est pas que française, vous avez également des filiales européennes, belges, grecques et, du coup, tout cela est intégré aujourd’hui dans un groupe qui est CMB.Tech, qui ne fait pas que ça, qui fait également du remorquage, qui fait du porte-conteneurs et aussi de la décarbonation.
Stéphane Huchet : Exactement, cela c’est un fer de lance du groupe, la stratégie du groupe c’est d’être un pionnier dans la décarbonation maritime.
Aymeric Avisse : Avec la fourniture et l’utilisation des énergies nouvelles ou des énergies décarbonées.
Stéphane Huchet : Oui, on veut décarboner nos navires, c’est-à-dire utiliser des énergies plus efficientes pour nos navires, ça c’est un premier pas, je dirais, nouveau du groupe. L’autre grand domaine d’activité du groupe, c’est de produire, transporter, distribuer ces énergies nouvelles, ce n’est pas que de la fiction. Aujourd’hui, on a par exemple dans le port d’Anvers une station de refueling d’hydrogène, on a un remorqueur en exploitation dans ce port, un remorqueur en dual fuel hydrogène diesel. Donc oui, on n’est pas sur la fiction, on est sur un processus de développement et de vulgarisation de ces énergies nouvelles.
Aymeric Avisse : D’accord, donc un groupe qui est vraiment très diversifié et plutôt pionnier dans ces énergies. Mais on va revenir d’abord à votre cœur de métier : aujourd’hui chez Euronav, qui est le transport des énergies, vous opérez 8 navires sous pavillon français au registre international. Quelles sont vos contraintes vis-à-vis de l’impératif d’indépendance énergétique de la France ?
Stéphane Huchet : Alors on parle de la flotte stratégique, et la flotte stratégique pétrolière, elle a été définie bien avant le décret du mois de juillet dernier sur la force stratégique : ça correspond pour Euronav à avoir un engagement avec la France de maintenir une certaine quantité, un certain tonnage sous pavillon français, sous pavillon Rif, il s’établit cette année à 2 400 000 tonnes, soit l’équivalent des 8 VLCC dont tu parlais, pendant une certaine durée, et pourquoi ? Pour maintenir pour la souveraineté des approvisionnements pétroliers français pour maintenir les importations en cas de crise majeure. Donc, c’est dans ce sens qu’on participe, que l’on est une flotte stratégique. Après ça se traduit comment ? Ça se traduit essentiellement par le fait que nous ayons nos navires inscrits sous pavillon français. Cela se traduit aussi par des relations, des contacts, des partenariats avec la Marine nationale, avec la participation aux grands exercices organisés par elle ; et puis c’est stratégique ! Il y a aussi, de mon point de vue, tout le côté humain, ressources humaines : il faut avoir une flotte stratégique qui puisse être opérée par des compétences, donc le marin doit être considéré comme une comme un acteur stratégique. Le législateur a beaucoup fait ces dernières années pour entretenir, pour développer ces compétences stratégiques, il faudra que ce soit pérennisé, il faudra que ce soit poursuivi, ça c’est très clair, parce que sans un certain niveau de compétence à bord vous ne pouvez pas opérer ce type de navires.
Aymeric Avisse : Tout à fait. Alors chez Euronav, vous avez un double défi : le premier, c’est que vous transportez ces énergies fossiles, et le deuxième, c’est que vous consommez ces énergies fossiles ; donc on va déjà passer au côté cargaison et au côté commercial : comment voyez-vous l’avenir de ce transport-là, à l’heure où justement on est sur une marche forcée de la décarbonation. Est-ce que on n’est pas sur une activité qui risque de disparaître ?
Stéphane Huchet : Alors moi j’ai 55 ans, depuis que je suis tout petit j’entends parler de la fin du pétrole… Là, on ne voit pas trop la fin du pétrole dans notre société, on est une société qui devient de plus en plus énergivore ! Alors certes, le mix énergétique, je dirais, évolue en fonction des différentes énergies nouvelles qui arrivent, mais en termes de volume on n’a jamais consommé autant de pétrole dans le monde : donc, on a quand même encore de belles années.
Aymeric Avisse : Parce que pour l’instant ça n’a jamais diminué. Mais est-ce que ça ne va pas commencer à diminuer ? Vous avez des perspectives ?
Stéphane Huchet : On parle du peak oil, l’année qui représentera la plus importante consommation de pétrole : il est très difficile à placer le curseur, certains parlent de 2035 d’autres de 2040, d’autres de 2050. Moi je reste persuadé qu’on a encore un bon nombre de générations de navires et de marins qui transporteront du pétrole sous notre pavillon. Après, il y aura toujours le relais des énergies nouvelles qu’il faudra transporter. Il faudra sûrement transporter de l’hydrogène, il faudra sûrement transporter de l’ammoniac ou peut-être d’autres produits pétroliers, et très clairement je pense qu’on a une pérennisation de notre activité qui ne fait aucun doute.
Aymeric Avisse : Donc activité au pétrole, mais du coup est-ce que vous pensez également à une diversification de cette activité-là, peut-être soit transformer vos navires pour de l’ammoniaque, du méthanol, voire de l’hydrogène ?
Stéphane Huchet : Alors tout ça c’est l’intérêt je dirais du rapprochement qu’a opéré CMB.Tech. Je doute qu’on transforme nos navires pour qu’ils transportent de l’ammoniaque, par contre le fait d’avoir des nouveaux navires pour transporter ces énergies nouvelles, je pense que oui en effet, il y aura des opportunités.
Aymeric Avisse : Donc là, on parlait du cas de la cargaison, mais on a aussi le côté propulsif : aujourd’hui vous êtes engagés dans un renouvellement de flotte, qui est déjà plus vertueuse, vous avez beaucoup diminué la puissance propulsive. Est-ce que vous pensez également à changer les énergies et à faire évoluer vos motorisations ?
Stéphane Huchet : Alors il y a il y a deux aspects : le renouvellement de la flotte, ça contribue en effet à décarboner nos opérations, ça c’est très clair. Prenez l’exemple d’un VLCC ou d’un Size max, il y a 10 ans il consommait peut-être 20 % de plus que dans les mêmes conditions qu’un navire qui a 10 ans de moins.
Aymeric Avisse : Donc l’objectif de 2030 de – 30 % par rapport aux consommations de 2008, il est clairement atteint !
Stéphane Huchet : Il est clairement atteint, il faut regarder dans les chiffres de près, mais oui il est clairement atteint, et c’est pour ça aussi que le groupe CMB.Tech n’a pas remis en cause cette stratégie des objectifs de transport de pétrole, on a d’ailleurs 5 VLCC en construction très clairement, ils intégreront les nouvelles technologies sûrement pas les peut-être pas les premiers à sortir en 2025 mais les suivants intégreront très certainement des nouvelles énergies dans leur mode de propulsion, ça c’est très clair.
Aymeric Avisse : Alors CMB.Tech a d’ores et déjà des navires à l’hydrogène, est-ce que vous allez généraliser l’hydrogène sur tous les types de navires ?
Stéphane Huchet : Alors on est plutôt dans une ségrégation où les petits navires seraient, je dirais, propulsés à l’hydrogène et les plus gros plutôt à l’ammoniaque.
Aymeric Avisse : D’accord, donc en fait une palette de solutions en fonction des utilisations ?
Stéphane Huchet : Exactement, mais il y a une condition à cela, c’est aussi qu’il n’y a pas seulement l’aspect technique et technologique, il y a aussi l’aspect réglementaire : il va falloir que la réglementation évolue, les réglementations françaises par rapport à l’emploi, par rapport à l’utilisation de ces produits à bord, de toute la logistique également, qui doit être mise en place, et puis aussi toute la toute la formation ! La formation des officiers, parce que j’imagine que ces nouvelles énergies seront très demandeuses en termes de formation, de certificats, et cetera.
Aymeric Avisse : Alors en parlant de réglementation et de certification, le pétrole est certainement un des milieux dans le transport qui est le plus réglementé en matière de compétences, de certifications et de matrices ? Pouvez-vous nous expliquer un petit peu quel est ce problème de matrices ? Enfin est-ce vraiment un problème et vous, comment arrivez-vous à y faire face ?
Stéphane Huchet : Alors quand on parle de matrices, on est vraiment au-delà de la réglementation : les matrices ce sont des bonnes pratiques de notre industrie, on dira, et en fait elles se résument en deux points : les matrices d’expérience et les matrices de formation. Les matrices d’expérience, c’est garantir à un affréteur qu’à un instant t à bord il a un niveau de compétence, le niveau de compétence qu’il attend pour avoir des opérations faites en toute sécurité : opérations de navigation, opérations de chargement-déchargement des navires… Alors ça se mesure en quoi ? Ça se mesure en une expérience dans le rang, ça mesure en expérience sur le team de navire et ça se mesure en expérience dans la compagnie. Chaque affréteur a ses exigences, ça provoque beaucoup de contraintes, des contraintes de planning. Donc le service armement est obligé un petit peu de jongler par rapport à la planification des embarquements ; néanmoins, cela nécessite aussi de la part des marins une certaine acceptation de ces contraintes, puisque ça a des impacts encore une fois sur les rythmes d’embarquement, ça c’est très clair. Le deuxième type de matrice, qui est la matrice de formation, c’est tout ce qu’on peut ajouter en plus de la formation réglementaire minimum. Chez Euronav, par exemple, on voit sur LinkedIn une vidéo en ce moment qui passe sur Port Revel Artelia, une très bonne présentation, et tous nos officiers, tous nos commandants passent par cette formation : c’est un investissement humain important, qui n’est absolument pas obligatoire. Moi, j’estime qu’au bout de deux embarquements un commandant doit avoir cette opportunité de faire cette formation.
Aymeric Avisse : Pour comparer les situations, pour peut-être anticiper des manœuvres ou des problèmes ?
Stéphane Huchet : Exactement, c’est gagner une expérience sous un autre format que la réalité vraie mais sur des modèles réduits.
Aymeric Avisse : Très bien, votre modèle il est parfois un petit peu contraignant, on parle d’embarquements relativement longs : comment gérez- vous les contraintes mais aussi les avantages que vous offrez au marin ?
Stéphane Huchet : Ce sont des embarquements à peu près de 80 jours, alors il est vrai que ce sont des contraintes, c’est un gros 2 mois et demi. Alors après, ce qui est intrinsèque à notre activité, ce qui est un petit peu notre talon d’Achille, c’est que quand le marin embarque on ne peut pas lui dire qu’à telle date tel endroit « tu débarqueras », non ça ce n’est pas possible, il y a toujours un peu un volant de quelques jours qui oblige à cela.
Aymeric Avisse : On le retrouve dans le gaz, dans le conteneur, et quand il n’y a pas de ligne régulière, c’est un petit peu le quotidien.
Stéphane Huchet : Oui, c’est effectivement le quotidien. Maintenant, on a la chance d’avoir un pool de marins qui, je pense, dépassent cette ces considérations-là et c’est compensé par à la fois peut-être une souplesse dans le planning, dans le cas où on prend en compte certaines demandes de congé par rapport à des événements familiaux, par rapport même à des projets plus personnels, de vacances et cetera. On essaie de prendre ça en compte dans la planification et d’y répondre quand c’est possible. Tout ça c’est un effort de communication, c’est un effort, je dirais, d’échange avec nos marins. Globalement, je pense que ça se passe plutôt bien,
Aymeric Avisse : Oui, on entend beaucoup de très bons retours par rapport à cela, les élèves sont plutôt ravis de venir découvrir ces énormes bateaux et cette expérience.
Justement, combien de places réservez-vous aux élèves, aux jeunes officiers ? Est-ce que vous embauchez au niveau second, commandant, chef ?
Stéphane Huchet : Alors on embauche des lieutenants, on embauche des officiers supérieurs à tout moment de leur cursus professionnel, à partir du moment où ils ont l’expérience qu’on requiert. Qu’ils soient au pont, à la machine, qu’ils soient monovalents, polyvalents, l’idée c’est d’attirer les compétences, ce n’est pas de faire du chiffre pour le chiffre, c’est d’attirer les compétences et les passionnés, ça c’est très clair. Pour répondre par rapport aux élèves, la formation des élèves c’est vraiment dans l’ADN du groupe : on aime prendre des élèves, enfin accueillir les élèves chez nous et les accompagner jusqu’aux postes les plus élevés.
Aymeric Avisse : Alors, dès la première année ? Enfin, dès le premier embarquement ?
Stéphane Huchet : Oui, on a des stagiaires à bord, on a des contrats de professionnalisation à bord. De mémoire, en 2024, on a 14 contrats de professionnalisation, on doit avoir 23/24 stagiaires 1ère 2ème années, donc c’est un réel effort, c’est un réel investissement et puis je pense que ces élèves ont la chance de rencontrer à bord des officiers experts, des officiers seniors qui aiment bien transmettre leur savoir, qui aiment bien faire du compagnonnage et qui aiment donner à l’élève un vrai rôle à bord, et cela est très important.
Aymeric Avisse : Oui, il ne sera pas juste-là à côté de l’officier à regarder faire, il pourra peut-être toucher, avoir peut-être même des tâches qui lui incombent ?
Stéphane Huchet : Effectivement, il a des tâches qui lui incombent, il réalise ces tâches sous la responsabilité d’un officier plus senior que lui, mais, très clairement, l’élève a sa place à bord. On l’attend à bord ! Les commandants, les chefs mécaniciens ont une réelle appétence pour accueillir les élèves du mieux possible.
Aymeric Avisse : Alors justement, on parlait d’officiers un peu plus seniors, il y a également une pyramide des âges qui est relativement jeune, vous avez la possibilité de faire évoluer les gens si ce n’est rapidement, au moins plutôt plus rapidement que dans d’autres compagnies ?
Stéphane Huchet : Alors oui, d’abord parce que la pyramide d’âges est, je dirais, aplatie ; donc un jeune acquiert vite les commandes, il va vite prendre du galon. C’est aussi un impératif du marché de l’emploi, qui est très dynamique aujourd’hui, du marché de l’emploi marins mais je pense qu’on ne fait pas du chiffre pour du chiffre, l’idée ce n’est pas de promouvoir les gens à l’aveugle, l’idée c’est de bien évaluer les personnels, de bien évaluer les compétences, de bien évaluer les comportements aussi. Et donc, pour les plus méritants, pour ceux qui s’appliquent le plus à aller vers les fonctions les plus élevées de commandant ou de chef, le plus rapidement possible, parce que ces promotions elles se font autant au pont qu’à la machine, ça c’est très clair. Je suis assez fier d’un jeune commandant qui a passé le cap Horn cette nuit avec un VLCC, il a 30 ans, on l’a accueilli il y a 12 ans comme jeune élève et on l’a accompagné, ça fait 12 ans qu’il est là et il est commandant et finalement tout ce parcours-là, ça crée des liens avec l’armement, avec les personnels. On est au-delà, pour certains, d’une relation employeur-employé, c’est presque familial, oui tout à fait ! Alors après, c’est le dimensionnement de l’équipe qui fait aussi, on n’a pas…
Aymeric Avisse : Parce que vous êtes très peu dans les bureaux !
Stéphane Huchet : Oui, on est très peu dans les bureaux, on est une petite équipe dans les bureaux, mais qui a une approche très personnalisée avec les marins, avec les officiers et, globalement, ça se passe très bien, on a un très bon dialogue social chez Euronav.
Aymeric Avisse : Parfait, merci beaucoup Stéphane de nous avoir accueillis aujourd’hui à Nantes, vous pourrez nous retrouver la semaine prochaine aux Assises de l’économie de la mer. Stéphane sera avec nous, vous pourrez également le rencontrer. N’oubliez pas de vous abonner à la chaîne Youtube qui vous permettra de ne rater aucun contenu de la revue Jeune Marine et nous vous souhaitons tout le meilleur pour la suite, une belle décarbonation, un bon transport, une belle évolution. Merci Stéphane, à la semaine prochaine, au revoir.
Vous pouvez contacter les équipes d’Euronav :
- Par mail : crew.fr@cmb.tech
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