Fin du suspense en Nouvelle-Calédonie, le second appel d’offres pour terminer le démantèlement du Kea Trader échoué depuis 228 jours sur le récif Durand a été remporté par la compagnie publique chinoise Shanghai Salvage Co.
Ce second appel d’offres avait été lancé après le retrait de la société ARDENT suite à la dislocation de la coque du Kea Trader le dimanche 12 novembre 2017 en deux épaves séparées sous les coups de boutoir de la longue houle du Pacifique.
La validation de la méthodologie choisie par l’armateur Lomar shipping pour extraire le Kea Trader du récif Durand par le haut-commissaire de la Nouvelle-Calédonie Thierry Lataste laissait peu de doute quant au choix de l’option chinoise. La société chinoise Shanghai Salvage Co, de loin la moins-disante, est « la seule qui propose de ne pas démanteler l’épave sur place ». Cette technique consiste à charger les deux parties de la coque, sans découpage, sur une barge semi-submersible. Ce procédé « innovant », considéré comme « risqué » par les acteurs et « dangereux » par les environnementalistes d’EPLP est utilisé avec succès dans d’autres opérations comme celle du TS Taïpei ( voir vidéo).
Vidéo TS Taïpei par SMIT
Malgré la mobilisation d’associations écologique dénonçant le « dumping social et environnemental » pratiqué par la Chine, l’intervention d’élus calédoniens ainsi que les représentants de la Finc, du Medef, de la CCI et du cluster maritime calédonien, c’est au moins 3 milliards de francs pacifiques et une centaine d’emplois qui auraient pu être générés qui échappent aux entreprises calédoniennes. Shanghai Salvage Co est « la seule qui n’ait pas montré de volonté de travailler avec des entreprises calédoniennes ». L’État dégage en touche en rappelant que « l’armateur demeure le seul responsable du choix du prestataire« , avec l’accord des assureurs.
Le chantier est prévu de durer 11 mois, mais les conditions météorologiques en cette période cyclonique vont probablement allonger les opérations.
L’épave a de nouveau souffert lors du passage du cyclone Gita le 16 février 2018. La partie arrière du Kea Trader s’est déplacée. Une houle résiduelle d’environ 2,5 mètres sur zone limite le travail des équipes d’ARDENT. Seules des inspections ont confirmé l’absence de nouvelles fuites à la coque. Les mesures prises avant le passage du cyclone ont permis de limiter l’impact de Gita sur le Kea Trader.