Le navire pétrolier libyen Badr, retenu par une organisation armée, devrait prochainement être rendu à son propriétaire , la compagnie nationale de transport maritime libyenne (GNMTC) a annoncé le gouvernement bulgare dans un communiqué.
Les Premiers ministres bulgare et libyen ont exprimé lors d’un entretien téléphonique leur volonté de parvenir à « une solution positive » concernant un pétrolier libyen saisi fin décembre par une entreprise bulgare.
Tripoli conteste la saisie en décembre du Badr, un pétrolier de 61.000 tonneaux, intervenue alors que la justice bulgare venait d’ouvrir la voie à une levée de la séquestre qui frappait ce bâtiment depuis novembre 2017. Le navire avait été immobilisé dans le port bulgare de Bourgas à la suite d’une plainte d’une entreprise privée bulgare, BULGARGEOMIN, qui réclame 9,25 millions de dollars à la Libye pour des sondages géologiques effectués en 1989, une dette que Tripoli conteste. Le gouvernement bulgare avait dans un premier temps refusé d’intervenir dans ce dossier, évoquant un « litige privé« .
Le Badr avait été pris d’assaut, le 22 décembre 2018, par un huissier accompagné d’agents d’une société de gardiennage, se présentant comme des officiers de police. Prise de contrôle du pétrolier éffectué et débarque forcée de l’équipage, le pétrolier avait été mouillé en eaux internationales après avoir obtenu le pavillon panaméen. Le 27 décembre, un avis a été émis prévenant que « des tentatives sont faites pour la vente et le transfert illégal et non autorisé du navire battant pavillon libyen « BADR » (OMI no 9356426), actuellement au port de Burgas, en Bulgarie ».
En effet, le Badr a tenté en vain de rallier la Turquie, puis l’Ukraine, pour finalement revenir le 15 janvier 2019 mouiller devant Bourgas. L’administration maritime bulgare a indiqué l’avoir sommé de revenir au port « pour éviter une catastrophe écologique puisque le pétrolier n’avait pas subi de travaux de réparation depuis deux ans« . Une procédure de retrait du pavillon de Panama de ce pétrolier est en cours. L’administration maritime bulgare a confirmé que le bâtiment ne disposait pas de documents « valables ».
De son côté, la société BULGARGEOMIN a affirmé avoir ramené le pétrolier à Bourgas de son propre chef, évoquant « des complications liées à une politisation » du dossier. En fait, ils n’ont pas réussi à le revendre « sous le manteau« , pour récupérer leur créance.
Le parquet de Bourgas a ouvert le 11 janvier une enquête sur les conditions de saisie du bateau, effectuée alors même que la société BULGARGEOMIN avait été déboutée en justice.
Voir article du 29 décembre 2018