Brèves

L’AFCAN envoi son SOS à la Ministre de la Mer

Par Pierre BLANCHARD

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Pierre BLANCHARD, Président de l’AFCAN vient d’envoyer à Madame Annick GIRARDIN, Ministre de la Mer, un courrier sur la crise du COVID et ses conséquences sur les marins. Espérons que cette lettre ne restera pas sur pile au Ministère, les Marins « Essentiels » se sentant de plus en plus oubliés……

 

« Madame la Ministre,

 

Vos déclarations récentes affirmant votre volonté d’agir au plus près du terrain nous incitent à vous envoyer ce courrier, directement inspiré des situations que vivent nos adhérents face au problème des relèves.

        Le nombre important de règlementations locales auxquelles se superposent les dispositions internes propres aux compagnies aériennes rend les relèves d’équipage des navires marchands de plus en plus difficiles et incertaines. Le COVID en est, bien entendu, la raison principale et il semble aujourd’hui très difficile d’harmoniser les multiples procédures vers une formule universelle et efficace.

 

Pour les marins de commerce, c’est la double peine :

 

1/ par le risque sanitaire : les bords ne sont généralement pas contaminés et risquent de le devenir en débarquant. Des temps de quarantaine qui impactent les temps de congés et alourdissent les charges supportées par l’entreprise ainsi que l’organisation des plannings : in fine le marin est encore pénalisé

 

2/ par l’impossibilité de rejoindre leurs foyers : les interdictions et quarantaines diverses rendent la gestion des mouvements très compliquée, à tel point que certains marins (Philippins pour la plupart) arrivent à 12 mois voire plus d’embarquement sans interruption sur le même navire. Les armements et autres « Crewing Department » (même ceux de bonne foi) n’arrivent que très difficilement à gérer les relèves d’équipages.

 

A cela s’ajoute le fait que certains affréteurs, rares heureusement, rechignent à laisser dérouter les navires afin de ne pas perdre de temps et menacent même de les mettre « hors charte » s’ils en perdent pour cause de relève d’équipage.

 

Nous sommes conscients qu’il n’y a pas de solution miracle mais peut-être quelques mesures simples à appliquer pour tous les marins nationaux dans un premier temps :

 

 1/- informer les chancelleries des consulats généraux de France dans tous les endroits où ils seraient susceptibles d’intervenir afin qu’ils facilitent le passage de leurs ressortissants marins embarquants/débarquants en intervenant auprès des autorités et administrations locales à chaque fois que nécessaire et en relayant l’information auprès des compagnies aériennes (dont la plupart sont connues des services des Affaires Etrangères). En même temps assurer un suivi coordonné avec les services armement des Compagnies, charge à la Compagnie de fournir les informations adéquates et de mettre les agents locaux dans la boucle.

L’établissement d’une liste des sites avec N° de téléphones, e-mail et noms des contacts pourrait être envisagée.

       Cela peut être mis en œuvre immédiatement et à très peu de frais.

 

2/- pour les débarquants, faire procéder à des tests PCR à bord dès l’arrivée du navire à quai ou au mouillage (libre pratique permettant), en réclamant des résultats accélérés afin de limiter les temps de rétention des marins au débarquement. Pour les embarquants cela se fait déjà avant le départ. Le lien essentiel, dans tous les cas, demeure l’agent local.

 

3/- systématiser et cadrer la distribution de « kits COVID » suffisamment pourvus à chaque marin en déplacement. Cela se fait déjà dans beaucoup d’entreprises d’après nos informations.

 

Pour ce qui concerne le personnel étranger, nous nous permettons d’attirer votre attention sur le fait que  les durées d’embarquement trop importantes sont souvent génératrices de conflits qui peuvent se révéler difficilement gérables par le Commandant, voire même  se solder par des atteintes à l’intégrité physique des personnes.

A cela se rajoutent tous les problèmes de sécurité liés à une fatigue excessive et susceptibles d’aboutir à des évènements de mer mettant en péril les équipages et l’environnement. Le but principal de notre association est d’œuvrer pour la sécurité en mer et à ce titre il est de notre devoir de vous alerter.

 

Je vous prie, Madame la Ministre, de croire en mes sentiments distingués

 

                                                    Le Président, »

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