La planète mer avait rendez-vous les 8 et 9 novembre à Lille pour sa « grand-messe » annuelle organisée par le journal Le Marin et le groupe Ouest France.
Plus d’un millier de personnes évoluant dans tous les secteurs de la planète mer pour écouter et échanger autour de différentes thématiques : biodiversité, énergies renouvelables en mer, l’adaptation de l’économie maritime face aux enjeux stratégiques commerciaux et environnementaux, l’utilisation de nouvelles technologies pour diminuer l’impact de l’activité humaine sur les océans, etc.
Derrière le catalogue d’annonces faites par le Secrétaire d’État à la mer Hervé Berville, Rodolphe Saadé, Président de CMA-CGM, etc, les différentes tables rondes et ateliers ont tous mis en relief les nombreux défis qu’il va falloir relever avant 2050, c’est-à-dire demain, pour arriver à l’objectif ambitieux de « Zéro Carbone ».
Défis techniques : Quel choix pour remplacer l’énergie carbonée alors qu’aucune solution viable et pérenne n’existe aujourd’hui ?
Défis économiques : Les conséquences directes de la guerre en Ukraine font plonger l’Europe dans une récession en raison de sa dépendance énergétique, alors que les autres continents y échappent. Quels seront les flux économiques de demain ? Comment accélérer les énergies renouvelables en mer, etc. ?
Défis financiers : Comment financer ce basculement après avoir vécu plus d’un siècle de croissance réalisée sur les énergies fossiles. Aujourd’hui le financement de la flotte mondiale âgée de 15 ans représente environ 220 milliards de dollars. Le remplacement des 40.000 navires de plus de 3000 tonneaux est évalué à 2400 milliards. (Évaluation sur quelle base, puisque l’on ne connaît pas les solutions à adopter ?)
Défis humains : Comment rendre les métiers de la mer attrayants, et plus particulièrement le métier de marin ? Alors que les signaux d’un ralentissement de l’économie apparaissent, nous vivons une période de plein emploi touchant tous les secteurs de l’économie, qui obligent les industriels de la mer, les armateurs, les organismes de formation et l’administration à se remettre en question pour attirer une génération sensibilisée par l’avenir de notre planète, instable dans ses priorités, ne réalisant pas que le destin commun est l’affaire de tous.
Défis sociaux : Comment relever le challenge d’un « dumping social » exacerbé en cette période de crise ? Une union de façade temporaire pour défendre notre modèle protégé, une bonne dose de pragmatisme pour aider au nivellement par le haut du statut social des marins issus des pays émergents ou un système de compensations baroques à l’image de la taxe carbone ?
Les Assises de l’économie de la mer ce sont également les rencontres et les échanges entre les participants autour des stands des partenaires, permettant le contact direct avec les personnalités, responsables, collègues, concurrents ou simplement amis de la mer.
Cette 17ème édition des Assises a montré que la mer progresse dans l’esprit de nos concitoyens, comme l’ont avoué les responsables politiques des Hauts de France qui redécouvrent depuis peu les atouts de leur littoral. Les défis de la décarbonation sont de formidables vecteurs de créativité, d’innovations, de stimulations et de satisfactions pour les marins d’aujourd’hui et de demain qui seront les acteurs reconnus de cette révolution.
Rendez-vous à Nantes pour les Assises 2023, avec peut-être un plan de route donné par la stratégie maritime France 2030 décidée lors du prochain CIMER en 2023.