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PORTRAIT : Loïck TIREL, Troisième Officier sécurité

Navire exceptionnel oblige, la quantité de travail sur Le Commandant Charcot est démultipliée. En alliant les contraintes sécuritaires de la propulsion au gaz liquéfié à celles de la navigation glace et du grand isolement, le département sécurité est particulièrement sollicité. Dans le but de consolider l’équipe, l’armateur a créé le poste de troisième officier sécurité. Dans la pratique, c’est aussi devenu un tremplin pour les jeunes lieutenants en devenir. C’est Loïck qui remplit cette fonction. Réservé en apparence, rigoureux dans le travail, il prend à cœur ses responsabilités et cache un côté amical qui se dévoile en comité restreint. Rencontre avec le benjamin de la passerelle du Commandant Charcot.

L’histoire entre Loïck et l’océan commence sur l’esquif de son père. Bien qu’il ne compte aucun marin dans la famille, ce dernier s’est pris de passion pour la pêche au bar. Loïck l’accompagne, et s’initie à l’apnée dans les eaux capricieuses de l’archipel Chausey. Il ne s’imagine pas travailler sur la terre ferme, et si ses intentions initiales penchaient pour la Royale, c’est finalement vers la Marchande qu’il s’oriente. Il intègre la prépa des Rimains en 2018 avec un rêve ancré au cœur : découvrir la Polynésie.

Il faut bien commencer quelque part, et la Polynésie, c’est loin. Loïck effectue donc son premier embarquement en tant qu’élève un peu plus près de chez lui, sur la Brittany Ferries entre Ouistreham et Portsmouth. Il en garde un souvenir enthousiaste, seulement au retour à l’école, le voilà qui retrouve un compagnon de classe qui, lui, revient, excusez du peu, du pôle Nord – et le navire sur lequel il a fait ses classes n’est autre que notre Commandant Charcot. Entre Portsmouth et les banquises de l’Océan Arctique, Loïck ne fait ni une ni deux et postule chez Ponant. Il est accepté sur l’Austral, sous le commandement de, roulement de tambours… Stanislas Devorsine.

La COVID passe par là ; il retourne à l’école. Il faut croire qu’il a su faire bonne impression, car dès l’été 2022, il est rappelé pour faire quatre mois de temps d’élève à la sécurité sur le fleuron de la flotte. Il obtient une dérogation le dix-neuf décembre de la même année, et est promu troisième. Pour lui, la responsabilité du poste est étendue et il obtient un quart entre seize et vingt heures. Mais quelles sont-elles, justement, ces prérogatives de troisième officier sécurité ?

En passerelle du Commandant Charcot – Coll. ©N. Servel

« Pour Le Commandant Charcot » explique-t-il, « le poste a été scindé entre le FFE, le Fire Fighting Equipment, et le LSA, le Life Saving Equipment. Corentin, le lieutenant sécurité, a la charge du premier, qui regroupe la part la plus importante des responsabilités. Moi, je le déleste de la maintenance des équipements d’abandon du navire. Je gère aussi l’application des procédures et la formation de l’équipage. Le fait de récupérer un quart de jour, ça libère aussi le Sécurité pour le laisser se consacrer à d’autres tâches. »

Ce quart, justement, Loïck l’a demandé avant d’accepter le poste. « C’est extrêmement formateur. Apprendre dans ce contexte, c’est une chance que je mesure vraiment. Je barre même dans les glaces. Ici, pas de pilote automatique : on prend vraiment le navire en main. Les azipods sont incroyablement manœuvrants et on peine à imaginer qu’on tient un géant de trente mille tonnes. L’absence de quart de nuit permet de ne pas accumuler trop de fatigue. Ce poste est parfait comme transition entre le statut d’élève et celui de lieutenant sur un navire aussi complexe. »

Nicolas SERVEL

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