Le monde maritime est un monde à part. Mais c’est aussi le reflet de la société. Des premières startups, il y a 500 ans, au cœur battant du monde globalisé d’aujourd’hui.
Hier, des personnages ambitieux levaient des fonds sur des hypothèses pour entamer des entreprises risquées à travers les océans alors inconnus. En cas de succès, le retour sur investissement promettait gloire et richesse, et tant pis pour ceux qui échouaient. Ce sont ces incroyables voyages qui ont façonné la société moderne, en étant moteurs de la mondialisation.
Nous sommes les héritières et héritiers de ces personnages courageux, entrepreneurs et colonisateurs. Aujourd’hui, le monde ne tournerait pas sans les deux millions de marins dévoués et les équipes de sédentaires, ingénieurs, ouvriers et toutes fonctions supports essentielles, qui les accompagnent à distance.
Vous avez peut-être pensé abandonner, à l’instar des jeunes ingénieurs des grandes écoles, qui appellent à déserter les postes qui leur sont traditionnellement réservés. Mais vous pouvez choisir de réinventer notre récit commun. Car les objectifs de l’OMI pour notre transition sont à horizon 2050. Et en 2050, le monde maritime sera le vôtre.
Or l’histoire maritime, ce sont également des biologistes, des inventeurs, des astronomes, des ethnologues, des héros de la liberté, des amoureux de la nature. C’est la maîtrise du temps et de l’espace. C’est la capacité de résilience face aux avaries, des valeurs telles que l’humilité, face à l’immensité de la nature, et l’esprit d’équipage.
L’Océan… 70% de la surface du globe. Au moins 50% de la production d’oxygène. 212.000 espèces marines répertoriées. Une richesse génétique incalculable, futur moteur d’innovation dans la santé. Incroyable réservoir d’énergie de 280 trillions de Wh renouvelables.
La mer c’est le lien entre les cultures, sans l’avion. C’est la voie de transport à l’impact le plus réduit à la tonne transportée, essentielle pour relocaliser (car il faut bien des matières premières). Ce sont le souffle et les aliments de l’humanité.
Le monde maritime est donc la solution. Quel que soit l’avenir : bas carbone, plus lent, plus local, biomimétique, à 10 milliards d’êtres humains, à économie circulaire…
Vous êtes LA solution.
Et la France a une certaine responsabilité, et une certaine légitimité. 2e nation maritime, c’est aussi la seule à exercer sa souveraineté sur 6 continents. Notre école a pris les devants en proposant d’étudier la gestion écologique du navire pour faire évoluer nos connaissances. Nos compagnies se regroupent dans des associations pour partager les solutions et orienter le budget privé. Nos administrations portent de grandes ambitions de transition et pilotent le budget public.
La France est dotée d’une formidable flotte scientifique institutionnelle et privée, et ses navires parfois armés par des fondations, sillonnent les mers en quête de savoir. Startups et multinationales centenaires se côtoient dans la recherche de propulsions alternatives. Des navires à voiles de dernière génération intègrent des lignes commerciales conventionnelles.
Vous pouvez donc choisir de naviguer 1 an, 5 ans, 10 ans, ou même pas du tout. Quel que soit le choix que vous faites et qui évoluera sûrement, vous avez différentes manières de façonner le monde maritime de demain:
Développer votre art de la conception et l’usage des combustibles alternatifs.
Participer à la conception de navires plus efficaces, à l’impact environnemental réduit.
Militer pour faire évoluer les réglementations en mettant votre expertise métier au service des associations, institutions et administrations.
Promouvoir et tester les propulsions alternatives en tant qu’ingénieur ou navigant.
Nous le savons, la mer ne s’adapte pas. Elle ne l’a jamais fait. C’est à nous d’apprendre, de comprendre, de préserver. Et de profiter humblement et durablement de l’énergie, des denrées, des moyens et de la magie qu’elle sait nous offrir.
Colomban MONNIER
