L’AFCAN interpelle le ministère sur le conflit en mer Rouge pour « que soient reconnues comme zones de guerre la partie de la mer Rouge au sud de la latitude de la frontière Arabie Saoudite / Yémen, et dans le golfe d’Aden à l’ouest du méridien de la frontière Oman / Yémen. » Les risques sont de plus en plus présents, à l’heure où CMA CGM a déjà interrompu jusqu’à nouvel ordre le passage de ses navires en mer Rouge, l’Association Française des Capitaines de Navires écrit à Christophe BECHU :
Monsieur le Ministre, Messieurs,
Comme vous le savez, la situation de la navigation en mer Rouge et dans le golfe d’Aden est très préoccupante, d’un point de vue commercial certes, mais aussi d’un point de vue humain.
En effet plusieurs navires de commerce ont été attaqués ces derniers jours, attaques menées par drones et/ou par missiles.
Heureusement, jusqu’à ce jour, il n’y a aucune victime à déplorer parmi les marins de commerce naviguant sur ces navires. Aucune victime physique s’entend, car le préjudice psychologique est lui bel et bien présent pour ces marins.
Ceci alors que depuis quelques années, on se soucie de plus en plus du bien-être des marins ainsi que de la volonté d’attirer les jeunes vers cette profession.
Nous déplorons le fait que le sud de la mer Rouge ait été divisé en deux zones : une zone de guerre (warlike risk area) s’étendant jusqu’à 12 milles de la côte yéménite (soit la zone de mer territoriale), et une zone à haut risque (high risk area) couvrant le reste de la zone géographique jusqu’à la côte érythréenne.
De la même manière, le golfe d’Aden comporte une zone de guerre s’étendant jusqu’à 12 milles de la côte yéménite, ainsi qu’une toute petite zone à haut risque située au sud du détroit de Bab-el-Mandeb.
Les conditions de couverture d’assurance des navires et des marins composant les équipages ne sont bien évidemment pas les mêmes suivant que le navire se trouve en zone de guerre ou en zone à haut risque.
Or, les attaques perpétrées dernièrement montrent que les navires attaqués l’ont été à des distances largement supérieures aux 12 milles de la côte yéménite, que cela soit en mer Rouge ou dans le golfe d’Aden, rendant ainsi caduques et inadaptées la différenciation des zones telle que pratiquée actuellement.
En conséquence, nous vous demandons de bien vouloir oeuvrer pour que soient reconnues comme zones de guerre la partie de la mer Rouge au sud de la latitude de la frontière Arabie Saoudite / Yémen, et dans le golfe d’Aden à l’ouest du méridien de la frontière Oman / Yémen. En excluant bien évidemment les mers territoriales de l’Erythrée, de Djibouti et de la Somalie.
Restant à votre disposition.
Respectueuses salutations.
Pour le Président BLANCHARD, embarqué
Hubert ARDILLON, Vice-président
