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Transit des paquebots à Venise : la mairie a tranché

C’est l’un des sujets les plus brûlants du tourisme maritime aujourd’hui : le transit des navires de croisière dans Venise même n’est, pour des raisons tant patrimoniales que sécuritaires, plus possible. Il n’y a pas ici de débat : armateurs et institutions locales le reconnaissent depuis de nombreuses années. Cependant, déménager un terminal qui accueille chaque jour jusqu’à six grands navires et 300 000 passagers présente des contraintes techniques – et financières – majeures.

Le port croisières de Venise présente en effet ses particularités : ce n’est pas seulement la mythique Cité des Doges qui attirent petits et grands paquebots, mais aussi l’emplacement  géographique. Situé à l’extrémité nord ouest de l’Adriatique, Venise est une plate forme logistique majeure, desservie par d’excellents moyens routiers aériens, ferroviaires et routiers. Bien avant un port d’escale, elle constitue le départ et la fin de la plupart des voyages maritimes vers la Mer Adriatique voire vers la Grèce.

Paquebots au cœur de Venise ©cruisemapper.com
Paquebots au cœur de Venise ©cruisemapper.com

Nombreuses solutions ont été avancées depuis ces dix dernières années : tout d’abord la création de terminaux à l’entrée même de la lagune, ce qui obligerait cependant les 1.5 millions de passagers transitant chaque année à emprunter un bus vers l’aéroport ou la ville elle-même. En 2013, afin de conserver les infrastructures actuelles, fut mis en avant le creusement d’un chenal entre le port de commerce et le terminal. Ce dernier profite en effet d’un emplacement stratégique, accessible à pied de la ville elle même mais aussi de la gare. Cependant la lagune vénitienne constitue elle même un écosystème sensible, et l’aménagement d’un chenal profond est un chantier complexe et coûteux. 

La situation est restée plus ou moins inerte depuis une demi douzaine d’années, malgré une protestation grandissante des habitants. Celle ci connaît aujourd’hui une dimension internationale : on gardera en tête l’oeuvre du street-artiste Banksy incarnant le passage d’un navire MSC sur le chenal de la Guidecca. Parmi les critiques du monde de la croisière, Venise est souvent citée comme exemple des nuisances causées par les paquebots modernes.

Oeuvre de Banksy pour dénoncer l’afflux de paquebots ©Banksy
Oeuvre de Banksy pour dénoncer l’afflux de paquebots ©Banksy

Les acteurs locaux sont finalement parvenus à un accord : ce dernier a probablement été accéléré suite aux deux accidents survenus en juin (voir notre article ici). Le trafic croisières sera désormais réparti entre deux terminaux du port de commerce, Fusina et Lombardia. Cette mesure concerne toutes les unités de plus de 1000 tonnes… à savoir pour ainsi dire tous les navires. Elle prendra effet dès le mois prochain. 

Les navires de croisière devraient ainsi disparaître du paysage vénitien dès cet automne : un événement phare qui aidera probablement à redorer l’image d’un secteur aujourd’hui très critiqué. Cependant il conduira également chacun à faire la part des choses entre accusations envers la croisière et réalité des choses : ainsi les deux accidents survenus cet été ont occulté la dangerosité du Canal de la Guidecca, à travers lequel transitent à grande vitesse plusieurs dizaines de petites embarcations. Certains experts mettent en outre en avant que si les vagues générées par les grands navires abîment en effet les fondations du centre historique, les pilotis qui les constituent ont de toute façon besoin d’une urgente rénovation. Quant au tourisme de masse, rappelons que le trafic croisières ne représente que 7% des 20 millions de personnes qui visitent la ville chaque année…

Source
Jeune Marine
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